LES NÉGOCIATIONS ouvertes par le tandem François Fillon et François d'Aubert, les anciens ministres chargés de la mise en place de la loi de programmation et d'orientation pour la recherche, vont se poursuivre tout le long du mois de juillet avec leurs successeurs Gilles de Robien et François Goulard. « Nous avons eu une première réunion de concertation avec les organisations syndicales et le mouvement Sauvons la recherche, a estimé brièvement Gilles de Robien. La discussion a été très approfondie et nous n'avons eu aucun sujet tabou. »
Au menu, le projet de loi que les chercheurs attendent avec toujours plus d'impatience, les moyens budgétaires et humains mais surtout le rôle et la dotation de l'Agence nationale de la recherche (ANR), dont le fonctionnement est aujourd'hui provisoire (« le Quotidien » du 17 février). « L'ANR est un sujet extrêmement important et sensible, a reconnu le ministre de l'Education. Nous avons établi un calendrier de concertations qui va débuter dès lundi, au rythme d'une réunion par jour. Une séance plénière fera le bilan des discussions à la fin du mois. » Ces négociations, ouvertes sous la direction de Jean-Marc Monteil, directeur de l'Enseignement supérieur au ministère, et de Jean-Jacques Gagnepain, président de l'ANR, vont associer les présidents d'université, les chercheurs du mouvement SLR et, pour la première fois, les organisations syndicales.
« Petit retard ».
Concernant le projet de loi de programmation de la recherche, le ministre a indiqué qu'il y aurait un « petit retard : il sera présenté pour avis au Conseil économique et social à la rentrée de septembre, puis au Conseil d'Etat, avant d'être adopté en Conseil des ministres. Les discussions parlementaires sur le texte auront lieu en 2005 », a-t-il assuré.
« Nous n'allons pas rester scotchés sur le calendrier, a précisé Alain Trautmann, porte-parole de SLR. Nous ne refusons pas l'ouverture de nouvelles négociations qui portent notamment sur la programmation budgétaire. » S'agissant du budget 2006, Gilles de Robien a confirmé l'attribution de 3 000 postes statutaires et de 1 milliard d'euros supplémentaires. La question des chercheurs reste de savoir comment ce milliard sera distribué, entre l'ANR et les organismes publics et les universités.En effet, pour les chercheurs, le fait de concentrer l'essentiel des moyens sur une Agence nationale de la recherche qui ne couvrirait qu'une partie des secteurs de la recherche (financement sur projets) serait une grave erreur. Cela aboutirait à l'abandon arbitraire de pans entiers de la recherche et étoufferait, selon eux, les possibilités d'intervention et de réactivité des organismes de recherche et des universités.
Le mouvement SLR a, par ailleurs, lancé une pétition* (6 600 signatures aujourd'hui, dont celle du président de l'Académie des sciences, Edouard Brezin) pour qu'un audit soit mis en place dès janvier 2006 « visant à évaluer les procédures d'attribution des moyens au regard des bonnes pratiques internationales et de déterminer les conséquences de l'ANR dans le domaine de l'emploi scientifique ».
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