LES RECOMMANDATIONS édictées à l'attention des professionnels de santé par l'InVS (publiées dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » de ce jour, n° 26-27) s'organisent en une dizaine de rubriques : vaccinations, paludisme, diarrhée du voyageur, hygiène, IST (infections sexuellement transmissibles), traumatologie, enfant, voyageurs, personnes âgées et pathologies chroniques. Des rubriques qui ratissent tout le champ des risques sanitaires auxquels le vacancier en voyage s'expose, hors ceux liés aux pathologies émergentes, qui dépendent d'une actualité non prévisionnelle et pour lesquelles il faut se rapporter aux sites Internet de l'OMS ou du ministère de la Santé*.
Deux nouveautés vaccinales.
Pour les risques prévisibles, le « BEH » reprend pour l'essentiel les recommandations de l'année 2003. S'y ajoutent deux nouveautés : la vaccination contre la grippe est recommandée en fonction de la destination et de la saison pour le personnel navigant des bateaux de croisière et des avions, ainsi que pour le personnel de l'industrie des voyages (guides) qui accompagne les groupes de touristes.
Par ailleurs, contre le choléra, un nouveau vaccin per os, qui vient d'obtenir son AMM, est recommandé aux seuls personnels de santé qui vont travailler auprès de patients, ou dans des camps de réfugiés, en période d'épidémie. Sa prescription n'est pas justifiée, en revanche, pour les voyageurs chez lesquels le respect des mesures d'hygiène classique constitue la meilleure des préventions : l'hygiène alimentaire prévient, de surcroît, la diarrhée des voyageurs, l'hépatite A, l'amibiase... Il faut donc, dans les pays à risque, se laver souvent les mains, ne consommer que de l'eau en bouteille capsulée ou rendue potable avec un filtre et une ébullition, proscrire glaçons et glaces, peler les fruits, éviter crudités, coquillages et plats réchauffés...
Pour les risques liés aux excursions en altitude, l'InVS rappelle qu'avant de partir pour une destination supérieure à 3 000 mètres, un avis médical spécialisé doit être recueilli.
116 décès.
Cette préconisation s'ajoute à toutes celles que détaille la campagne nationale de prévention « Pour qu'en été la montagne reste un plaisir », qui s'appuie sur la diffusion à 950 000 exemplaires d'une plaquette « Mémento sécurité » disponible dans les offices de tourisme et les syndicats d'initiative des stations les plus fréquentées, ainsi que sur les sites internet de plusieurs ministères**.
Pour les promoteurs de l'opération, « l'information pragmatique des publics concernés sur les risques potentiels représente une des étapes majeures de la prévention ». La prise de conscience passe aussi par une large publicité des données d'accidentologie. Avec 2 303 interventions au secours de 2 868 personnes en situation de détresse, la saison 2003 (période du 1er juin au 30 septembre) aura été marquée par 116 décès sur place (dont 89 à la suite de traumatismes), contre 87 en 2001 et 105 en 2002. L'an dernier, 17 personnes sont décédées à l'occasion de la pratique du parapente ou du deltaplane, un chiffre en forte augmentation, alors que le nombre des blessés en VTT enregistre aussi une nette progression (+60 %).
En revanche, la baisse du nombre des randonneurs à pied (- 6 %) parmi l'ensemble des personnes évacuées entraîne une baisse globale du nombre des personnes secourues (- 1,4 %).
Quelle que soit l'activité pratiquée en montagne, la promenade, l'excursion, la randonnée, à pied ou en vélo tout-terrain, martèle le mémento, les mêmes précautions doivent s'appliquer : préparer son itinéraire, ne jamais partir seul, prendre en compte les conditions atmosphériques et prendre un équipement adapté.
* www.who.int, www.invs.sante.fr, www.sante.gouv.fr.
** www.jeunesse-sports.gouv.fr, www.interieur.gouv.fr.
La sécurité, premier critère de choix
Vingt pour cent des vacanciers européens et même 21 % des Français citent la sécurité de leur destination comme premier ou deuxième critère de choix de leur destination, contre seulement 14 % en 2003. D'après le baromètre Europ Assistance-Ifop, 72 % des Français ont l'intention de partir en vacances cet été, alors qu'ils n'étaient que 64 % les deux années précédentes. Parmi leurs destinations préférées, la France recueille 70 % des suffrages ; les bords de mer attirent 68 % des vacanciers français, qui privilégient cette année la côte aquitaine et la côte basque, devant la Côte d'Azur et la Bretagne.
Quant aux Français moins casaniers qui quittent l'Hexagone, ils choisissent surtout l'Espagne (39 %), devant le Portugal (12 %) et l'Italie (10 %).
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