UNE ÉTUDE prospective en néonatalogie montre que les hyperbilirubinémies entre 20 et 25 mg/dl n’exposent pas à un risque accru d’encéphalopathie aiguë. Des résultats qui confortent la recommandation de l’American Academy of Pediatrics de maintenir le taux sérique de bilirubine en dessous de 25 mg/dl.
Pour l’immense majorité des nouveau-nés, l’hyperbilirubinémie est un phénomène bénin et transitoire, sans signification clinique. L’encéphalopathie aiguë hyperbilirubinémique est rare, mais potentiellement dévastatrice, pouvant évoluer en ictère nucléaire qui conduit à un handicap caractérisé par la tétralogie clinique : paralysie choréo-athétosique, surdité centrale, paralysie de la verticalité du regard et hypoplasie de l’émail dentaire.
Depuis le milieu des années 1980, on observe une augmentation des ictères nucléaires associés aux bilirubinémies très élevées et probablement en rapport avec un raccourcissement des durées d’hospitalisation. Existe- t-il un risque pour les élévations modérées de la bilirubine ?
Les résultats de Thomas Newman et coll., en conclusion d’une étude prospective en aveugle sur une grande série de nouveau-nés, sont rassurants. Cent trente nouveau-nés ayant un ictère néonatal avec une bilirubinémie entre 25 et 29,9 mg/dl, dix enfants avec une bilirubine de 30 mg ou plus et 419 enfants témoins ont été suivis jusqu’à l’âge de 2 ans, avec, en complément pour nombre d’entre eux, une nouvelle évaluation à l’âge de 5 ans.
Intelligence et intégration visuomotrice.
Les auteurs ne décèlent aucun cas d’ictère nucléaire et aucune différence significative de développement entre le groupe bilirubine élevée et les témoins, quand on considère l’intelligence et l’intégration visuomotrice.
«Tous les nourrissons du groupe des hyperbilirubinémies avaient des niveaux d’au moins 25mg/dl, mais le taux maximal est généralement resté juste au-dessus du seuil (entre 25 et 26,9 mg/dl) et les enfants ont été traités par photothérapie seule la plupart du temps. Seulement cinq enfants ont reçu une exsanguino-transfusion.»
L’étude indique néanmoins un groupe de nouveau-nés ayant une évolution significativement moins bonne que la moyenne : celui des enfants à bilirubinémie supérieure à 25 mg/dl et qui ont un test positif pour la détection des antiglobulines associées à une maladie hémolytique à médiation immunitaire.
Neuf enfants dans ce cas ont présenté des QI inférieurs au groupe contrôle. L’hémolyse semble accroître le risque d’atteinte du système nerveux central par la bilirubine.
« New England Journal of Medicine », 4 mai 2006, pp. 1889-1900 et éditorial pp. 1947-1949.
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