CE GRAND Shakespeare, sa pièce la plus jouée au monde, « Richard III », héros vulnérable et scélérat, cette pièce immense dans une traduction forte, fruitée, fluide de Jean-Michel Déprats et l'interprétation énergique et moirée de Philippe Torreton, qui s'empare de ce grand rôle en en savourant toutes les nuances et les contradictions, tout cela peut suffire à passer une très bonne soirée.
Mais on ne peut que regretter la faiblesse d'une mise en scène et de décisions artistiques générales qui enferment la tragédie dans une esthétique digne des « mangas » du Japon. On a l'impression que Philippe Calvario n'a pas de vision de la pièce et du personnage et qu'il a rassemblé un certain nombre d'idées que rien ne lie. Le jeu scène/salle, le plateau nu qui bascule, les costumes à références japonaises et à dominantes rouges et blanches (la rose rouge, la rose blanche, la guerre), le sang de la cruauté trop présent d'entrée, des lumières poursuites inadéquates et surtout une troupe peu dirigée avec des femmes qui vocifèrent et des hommes plus ou moins convaincants.
Demeure un Philippe Torreton remarquable. Un grand acteur qui donne sa vision de Richard III avec modestie et autorité à la fois. C'est très bien.
Théâtre de Nanterre-Amandiers, à 20 h du mardi au samedi, en matinée le dimanche à 15 h. Durée : 4 h entracte compris (01.46.14.70.00). Jusqu'au 23 octobre. Une longue tournée suit. La traduction de Jean-Michel Déprats avait été publiée au Manteau d'Arlequin (Gallimard).
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