Le CMV pendant la grossesse

Pas de dépistage systématique

Publié le 04/01/2005
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PARCE QUE l'infection par le cytomégalovirus (CMV) de la femme enceinte peut entraîner une infection congénitale parfois accompagnée de séquelles sensorielles graves (visuelles ou auditives), la question du dépistage de cette maladie est posée depuis quelques années. En l'absence de recommandations, l'initiative d'un dépistage reste du domaine individuel de praticien. Pour qu'une politique de santé publique cohérente soit adoptée en France, l'Anaes a réuni des experts chargés de faire le point sur cette question. Ils ont analysé les données disponibles dans la littérature sur l'histoire naturelle de la maladie et en ont conclu que « la fréquence et la gravité de l'infection foetale à la suite d'une infection maternelle secondaire sont mal documentées ». En outre, « l'ampleur des complications à long terme à la suite d'une transmission à l'enfant lors de la primo-infection ou d'infection secondaire est mal connue, en particulier dans le cadre des infections asymptomatiques à la naissance ». Des facteurs de risque d'infection congénitale par le CMV ont été identifiés, mais ils restent peu spécifiques : âge jeune et/ou célibat lors de la première grossesse et niveau socio-économique bas.
Les experts soulignent que, « dans l'objectif de diminuer la prévalence des infections graves et des séquelles chez l'enfant, le dépistage de l'infection par le CMV pourrait être envisagé dans le cadre de deux types d'interventions complémentaires, mais qui, en l'état actuel des connaissances et des techniques, ne peuvent être retenues.
D'une part, l'identification des femmes séronégatives pour proposer des mesures de prévention primaire : en l'absence de vaccin disponible, seules les mesures d'hygiène peuvent être proposées, mais elles n'ont pas été évaluées en termes de faisabilité et d'efficacité. D'autre part, le diagnostic prénatal de l'infection fœtale afin d'évaluer la gravité et le pronostic : en l'absence de traitement prénatal validé, les seules interventions seraient la proposition d'une interruption médicale de grossesse dans les formes graves ou le suivi néonatal afin de dépister et de prendre en charge les séquelles, en particulier chez les enfants asymptomatiques ».

Des conclusions peu interventionnistes.
C'est pour ces raisons que les conclusions des experts restent peu interventionnistes. Néanmoins, ils signalent que la découverte d'une thérapeutique antivirale efficace ou l'existence de marqueurs pronostiques valides et fiables de l'atteinte foetale entraîneraient une révision des recommandations.

> Dr ISABELLE CATALA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7659