NOUVELLE étape pour la réforme de l'assurance-maladie. Après le diagnostic partagé, des dizaines d'entretiens bilatéraux et le grand oral de Philippe Douste-Blazy devant la mission Debré, mardi dernier, les négociations multilatérales commencent aujourd'hui avec les partenaires sociaux, mais aussi, à partir de 18 heures, avec les syndicats médicaux invités sur le tard. Enfin ! se félicitent en chœur les confédérations de salariés, la Mutualité française et les praticiens qui avaient réclamé au gouvernement l'ouverture de ces négociations officielles sur le fond. Ce n'est pourtant pas encore le round décisif. Aujourd'hui, seuls les directeurs de cabinet respectifs du ministre de la Santé et du secrétaire d'Etat à l'Assurance-maladie, Xavier Bertrand, recevront les spécialistes santé/sociaux des syndicats de salariés, de la Mutualité et des organisations patronales, puis les représentants des médecins. Un deuxième tour « au plus haut niveau » aura lieu plus tard entre les ministres et les leaders des organisations syndicales et patronales. Il s'agira alors, pour le gouvernement, de faire émerger un camp majoritaire pour porter la réforme. En tout état de cause, Philippe Douste-Blazy a promis qu'il annoncerait dès demain un « calendrier précis ».
« Plan d'ensemble »
Alors que beaucoup redoutaient le « saucissonnage » de la réforme, renvoyant à plus tard les « sujets lourds » comme les mesures de redressement financier ou d'éventuels transferts de charges vers les complémentaires, le ministre s'est engagé à mettre l'ensemble des dossiers sur le tapis dans le cadre d'un « plan d'ensemble sur l'assurance-maladie », présenté au Conseil d'Etat vers le 20 mai. Gouvernance institutionnelle, réorganisation du système de soins, implication de l'hôpital, mais aussi recettes nouvelles et traitement de la dette cumulée : le programme est explosif et certains, déjà, fourbissent leurs armes. L'union syndicale « G10 Solidaires » a accepté la proposition de la CGT d'une journée nationale de « mobilisation » au début juin sur l'assurance-maladie. En se prononçant clairement contre une franchise par boîte de médicament restant à la charge des assurés, Philippe Douste-Blazy a déjà tenté de déminer le terrain. Une précaution qui risque de ne pas suffire.
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