Voici quelques années que l'on s'intéresse de près au coenzyme Q 10 (CoQ10) dans les affections neurodégénératives. Le CoQ10 semble avoir une double fonction. Il s'agit d'abord d'un intermédiaire dans la chaîne mitochondriale des accepteurs d'électrons. Et il s'agit aussi d'un antioxydant. Or, il apparaît de plus en plus clairement que des déficits de l'activité mitochondriale, et des phénomènes oxydatifs, sont en cause dans un certain nombre d'affections neurodégénératives.
L'an dernier, des observations publiées dans « Neurology », faisaient état d'améliorations chez des patients atteints d'ataxie cérébelleuse, traitées par de fortes doses de CoQ10 (« le Quotidien » du 10 avril 2001). Aujourd'hui, des résultats du même ordre sont rapportés pour 80 patients, recrutés dans une étude de la Emory University School of Medicine. Il s'agissait de maladie de Parkinson peu évoluée : chez les patients recrutés, le diagnostic était ancien de trois ans au plus, et aucune dopathérapie n'était suivie en début d'étude. A côté du groupe placebo, trois groupes ont été constitués, traités par 300, 600 ou 1 200 mg/jour de CoQ10. A huit mois, les résultats, appréciés sur la Unified Parkinson Disease Rating Scale, faisaient déjà ressortir un bénéfice chez le groupe traité par la plus forte dose. Seize mois après le début de l'étude, le bénéfice s'était maintenu : les patients traités par 300 ou 600 mg/jour présentaient une tendance à l'amélioration, tandis que chez les patients traités par 1 200 mg/jour, l'amélioration était significative, aussi bien au niveau des performances physiques qu'au niveau des capacités mentales et de l'humeur. Par ailleurs, aucun problème de tolérance n'a été relevé.
Ces résultats sont naturellement insuffisants pour conclure à l'efficacité du CoQ10 au début de la phase symptomatique de la maladie de Parkinson. Des études multicentriques contrôlées sont encore nécessaires pour faire de ce complément alimentaire un traitement, soulignent les auteurs. Mais la similitude avec les résultats obtenus dans certaines ataxies cérébelleuses incite à explorer cette voie rapidement.
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