« Nous avons conduit une étude prospective sur cinq ans en recrutant une série de 49 parkinsoniens consécutifs traités par stimulation bilatérale des noyaux sous-thalamiques », expliquent les auteurs.
En 1998, ils avaient rapporté que les patients des premières séries traitées de cette manière avaient bénéficié d'une amélioration des fonctions motrices et des dystonies sans lévodopa, un an après chirurgie. « Nous avons aussi rapporté après cette chirurgie une amélioration des dyskinésies sous lévodopa. »
C'est pour pallier un manque de données à long terme que l'étude publiée dans le dernier numéro du « New England Journal of Medicine » a été entreprise. Des évaluations ont été réalisées à un an, trois ans et cinq ans à l'aide d'une échelle validée, la « Unified Parkinson's Disease Rating Scale ».
Les résultats sont donnés pour 42 patients, comparativement à l'état antérieur, car il n'y eut pas de groupe contrôle.
Amélioration des fonctions motrices et des activités de la vie quotidienne
Chez ces parkinsoniens avancés, on observe à cinq ans une amélioration de 54 % des fonctions motrices (p < 0,001) et de 49 % de l'accomplissement des activités de la vie quotidienne (p < 0,001), sans traitement par lévodopa.
La parole s'est révélée être la seule fonction motrice dont les scores n'ont pas été meilleurs en dehors de la lévodopa.
Sous lévodopathérapie, les cotations des fonctions motrices ne sont pas meilleures un an après la chirurgie, si ce n'est pour les dyskinésies. L'akinésie, la parole, la stabilité posturale et les épisodes de blocage à la marche ont été détériorés entre un an et cinq ans (p < 0,001).
A cinq ans, la dose de lévodopa est réduite ; par ailleurs, la durée et la gravité des dyskinésies induites par le traitement sont d'intensité diminuée comparativement à l'état de base (p < 0,001).
Des bénéfices qui se maintiennent
On note que les scores moyens pour les performances cognitives demeurent inchangés. Une démence s'est toutefois développée dans ce groupe traité par stimulation bilatérale des noyaux sous-thalamiques chez trois patients.
En ce qui concerne les scores de la dépression, ils sont identiques à cinq ans.
Un événement secondaire important est survenu chez un patient, sous la forme d'une hémorragie intracérébrale. Un autre patient s'est suicidé.
Les complications de la lévodopathérapie, apparues au bout de quelques années d'utilisation, sont composées de dyskinésies (mouvements choréoathétosiques) et de fluctuations entre un état de mobilité (périodes « on »), souvent accompagnée de dyskinésies, et un état parkinsonien sévère (périodes « off ») pouvant survenir plusieurs fois par jour.
Les auteurs montrent une amélioration motrice et des dystonies douloureuses pendant les périodes « off », bénéfices qui se sont maintenus pendant tout le suivi. Les dyskinésies induites par la lévodopa ont été aussi amendées, notamment parce que le traitement a pu être diminué.
Mais tous les symptômes n'ont pas été améliorés : la stimulation n'affecte pas les symptômes lorsque le patient est sous lévodopathérapie.
« New England Journal of Medicine », 349 ; 20, pp. 1925-1934 et commentaire pp.1888-1890.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature