Arts-CIMAISES

Paris, ville rayonnante

Publié le 25/02/2010

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Crédit photo : S. COLLIS/COURT. GALERIE SEVENTEEN

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Crédit photo : DR

PARIS

Philippe Auguste (1165-1223) fait de Paris une capitale qui va rayonner au XIII ^e siècle. Royale et universitaire, elle attire une nouvelle population qui contribue à son essor économique et commercial. Les chantiers prospèrent et les travaux de Notre-Dame s’accélèrent, décoration de la façade ouest, grande rose, galerie des rois, dont on a retrouvé les têtes dans un chantier voisin en 1977. Le gothique rayonnant est né, structure amincie, grandes ouvertures de forme rayonnante, raffinement du décor, qui devient inséparable de la sculpture. Celle-ci s’anime et devient plus expressive, avec ses visages arrondis souriant et ses drapés tumultueux. Le parcours se poursuit à la Sainte Chapelle, élévation de pierre et de verre commandée par Saint Louis pour recevoir la couronne d’épine du Christ et dans bien d’autres lieux aujourd’hui partiellement détruits (Saint-Louis-de-Poissy, Saint-Martin-des-champs...) . Les innovations stylistiques s’étendent à l’enluminure, l’ivoire, l’orfèvrerie et le mobilier. Deux cents pièces relatent ce passé prestigieux et la visite se poursuit par une balade dans le Paris du XIII ^e, avec le Collège des Bernardins, l’église Saint-Germain-des-Prés…

Musée de Cluny, musée national du Moyen Âge (tél. 01.53.73.78.16, www.musee-moyenage.fr), jusqu’au 24 mai.

MONTREUIL

Les compétences invisibles

Les compétences en matière de travail sont habituellement reconnues dans leur domaine d’activité. Qu’en est-il si elles en sortent ? Dans cette première exposition d’un cycle ayant pour thème « Travail de la culture, culture du travail », des artistes contemporains explorent ce qui habituellement n’est pas considéré comme du travail mais qui fait appel aux mêmes ressorts. Des taches de peintures sur un bleu de travail sont magnifiquement brodées par Susan Collis. Qui travaille : l’ouvrière ou l’artiste ? Des napperons effectués minutieusement au crochet par des carmélites dans la vidéo « Little Works » d’Andrea Büttner. Un perfectionnisme professionnel. Des outils de maçonnerie qui fonctionnent seuls et sans fin. Delphine Reist est chef de ce concert étonnant qui témoigne d’un grand sens de l’organisation. Mladen Stilinovié prêche pour la pratique et le perfectionnement de la paresse. Le marathon de danse à Brooklyn demande de l’endurance. Lorsque les grévistes organisent un bal en 1936, est-ce du travail ? Le travail doit-il être rémunéré et productif pour justifier d’une efficacité réelle ? Telles sont les questions mises en scènes par ces artistes.

Maison Populaire de Montreuil (tél. 01.42.87.08.68, www.maisonpop.net), jusqu’au 20 mars.

BORDEAUX

CAPC, ou la vie saisie par l’art

Hommage du musée d’art contemporain de Bordeaux au musée national des Arts et Traditions populaires(ATP), aujourd’hui disparu. À partir de l’« Inventaire des objets ayant appartenu à la jeune fille de Bordeaux » (1973-1990), de Christian Boltanski, rangé et étiqueté de manière scientifique pour témoigner d’une mémoire collective à partager, le CAPC reprend la démarche de Georges-Henri Rivière, fondateur des ATP en 1937, pour présenter une centaine d’uvres de sa collection, du FRAC Aquitaine et d’artistes invités. Dix-sept salles se succèdent démontrant l’unité de l’homme dans la pluralité des cultures. La salle des rivières associe l’oiseau de Chohreh Feyzdjou, les têtards de Miquel Barceló, les sculptures en roseaux de Michel Aubry. Celle des portraits le buste de lapin en billes de verre de Richard Fauguet et la tête en pain au bonnet de rappeur de Costa Vece. Et ainsi de suite, avec celles des champs, des âges de la vie, des légendes et des traditions orales, de l’imagerie religieuse…

CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, Entrepôt Lainé (tél. 05.56.00.81.50), jusqu’au 22 août.

CA. C.