Les couloirs de bus parisiens, élargis et aménagés récemment avec des trottoirs centraux, s'ouvrent aux voitures des médecins et paramédicaux qui interviennent en urgence.
Le Conseil de Paris vient en effet d'adopter à l'unanimité le « vu que la préfecture de police et la Ville de Paris facilitent l'accès aux couloirs des bus des professionnels médicaux effectuant des interventions d'urgence ». Il considère notamment que « la vie de leurs patients peut dépendre d'un simple geste, d'une injection ou d'une prise de décision, à temps ».
Ce « vu », déposé par les élus du Mouvement des Citoyens (MDC), visait au départ les quelque 1 800 médecins parisiens déjà détenteurs d'une « vignette urgence », mais il a été amendé par Denis Baupin, l'adjoint Vert aux Transports du maire de Paris, pour faire bénéficier de cette mesure les seuls professionnels médicaux autorisés à utiliser un gyrophare. L'amendement prévoit en effet la création, dans le cadre de la révision des arrêtés concernant les couloirs de bus, d'une commission « chargée de délivrer les autorisations nécessaires à l'usage de gyrophares aux professionnels médicaux, et d'étendre ainsi à ces professionnels les possibilités d'accès aux couloirs de bus ».
Cette commission doit réunir, avant le 31 décembre, des représentants de la mairie, de la préfecture, de l'Ordre des médecins de Paris, et des syndicats de médecins et de paramédicaux.
Satisfaction des médecins
Ce « vu » de l'Hôtel de Ville intervient juste après les protestations de l'Ordre des médecins, des syndicats médicaux locaux et de trois associations d'urgentistes (1) qui ne comprennent pas pourquoi les couloirs d'autobus restent fermés aux médecins en visite alors que des dérogations sont déjà accordées aux vélos, taxis, véhicules de police et de pompiers, et aux convoyeurs de fonds (« le Quotidien » du 28 novembre). Certes, après avoir rejeté la demande des représentants des médecins en août, la préfecture de police, en novembre, avait autorisé les médecins à emprunter les nouveaux couloirs de bus pour les seuls cas « d'extrême urgence ». Cette tolérance n'avait pas été jugée satisfaisante par les intéressés, dans la mesure où le diagnostic du degré d'urgence se fait en réalité auprès du patient.
Cette fois, le président de l'Ordre de Paris, le Dr Gérard Zeiger, note « une avancée » de la Ville de Paris et se dit « content que les paramédicaux soient aussi concernés ». Quant au Dr Patrick Brasseur, président de SOS-Médecins Paris, il se déclare « ravi » car il y voit « une reconnaissance des médicaux et des paramédicaux comme des acteurs importants dans la ville », même s'il « reste à régler le problème de stationnement ».
Le Dr Zeiger « souhaite que les modalités [d'utilisation des couloirs de bus, NDLR] soient discutées avec la préfecture », afin que cette mesure dérogatoire ne se limite pas uniquement aux praticiens utilisateurs de gyrophares.
(1) Il s'agit de SOS-Médecins, des Urgences médicales de Paris (UMP) et de la Garde médicale de Paris (GMP).
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