SI LES FRERES Lumière sont lyonnais, c’est à Paris qu’ils font breveter leur invention et à Paris qu’ils donnent la première projection publique payante, au Grand Café, boulevard des Capucines, le 28 décembre 1895. Dès la naissance du 7e art, Paris y occupe une grande place, que ce soit dans les films Lumière ou dans ceux que tourne Méliès.
L’exposition Paris au cinéma, présentée jusqu’au 30 juin à l’Hôtel de Ville*, organisée par le critique et auteur de plusieurs ouvrages N. T. Binh, suit un parcours chronologique. Après « Paris années zéro », voici le Paris des avant-gardes : la grande période du cinéma muet, marquée par les oeuvres de René Clair, Marcel L’Herbier (« l’Inhumaine »), Abel Gance, Jean Renoir (« Nana »). Suit « Paris studio » : dans les films des années 1930 aux années 1950, l’image de Paris doit beaucoup aux grands décorateurs que sont Lazare Meerson, Alexandre Trauner, Léon Barsacq, Georges Wakhévitch... Outre René Clair, la période est marquée par les oeuvres de Carné et Prévert puis Clouzot (« L’assassin habite au 21 », « Quai des orfèvres »), Ophuls, Becker, Renoir encore, Autant-Lara. Des planches de croquis de Prévert, des dessins originaux de Trauner, des interviews évoquant la construction des décors d’« Hôtel du Nord » et des « Portes de la nuit » sont présentés à côté d’extraits de films.
On traverse l’Atlantique : « Paris Hollywood » montre la capitale vue par Vincente Minnelli (« Un Américain à Paris »), Stanley Donen (« Drôle de frimousse », « Charade »), Billy Wilder (« Irma la douce ») ou les adaptateurs de « Notre-Dame de Paris ». Cadeau aux visiteurs : un montage de couples d’amoureux hollywoodiens sur les bords de la Seine, de Gene Kelly et Leslie Caron à Jack Nicholson et Diane Keaton (en 2003).
Mais il est temps de sortir des studios : la Nouvelle Vague veut montrer « Paris au naturel ». Les acteurs sont dans les rues, le métro..., comme le montre un mur d’images, tandis qu’Henri Verneuil explique comment il a tourné la fameuse scène de l’hélicoptère dans « Peur sur la ville ».
Enfin, le cinéma contemporain. La section est nommée « Paris à la carte », reflet des centaines de tournage qui ont lieu chaque année dans la capitale, jusqu’au très médiatisé « Da Vinci Code ».
Et, pour finir le parcours, six mon-tages sont présentés sur un écran géant, en haute définition : la tour Eiffel, les Parisiennes, les poursuites, les bistrots, les toits de Paris, les amoureux. Une jolie façon de finir la visite.
* Paris au cinéma, jusqu’au 30 juin, salle Saint-Jean, 5, rue Lobau, 4e, tous les jours sauf dimanches et fêtes de 10 heures à 19 heures ; entrée libre. Catalogue publié par Parigramme, 226 pages, 29 euros.
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