Antiquités
Le rythme des ventes se ralentit en cette période de vacances. Rappelons que cinq salles de l'Hôtel Drouot sont toujours occupées par la collection André Breton dont la vente se poursuit jusqu'au jeudi 17 avril (« le Quotidien » du 4).
Mélange des genres
On serait intrigué par ce catalogue qui commence par des terre-cuites précolombiennes, continue sur les antiquités médiévales et embraye ensuite sur 100 numéros d'art tribal. Les sociétés de vente britanniques nous ont habitués à des ventes plus rigoureusement spécialisées.
Celle-ci reflète en fait l'éclectisme d'un homme d'affaires doublé d'un amateur d'art, atteint, au hasard de ses voyages et de ses rencontres, par des passions successives.
Son premier coup de foudre fut pour l'art médiéval. A côté d'une Vierge et d'un saint Jean en bois polychrome, échappés d'un calvaire flamand du début du XVIe siècle (estimés ensemble 10 000/15 000 euros), la pièce la plus spectaculaire est une grande armoire en noyer de même époque aux portes sculptées de seize médaillons de visages masculins et féminins. Un meuble rare, qui pourrait atteindre 100 000/150 000 euros.
L'essentiel de la collection, ce sont les objets d'art océanien et africain, assez différents de ce qu'on a coutume de vois dans cette catégorie. On s'amuse par exemple de boucles d'oreilles formées de deux rondelles d'ivoire, et d'un collier en dents de baleine des îles Fidji. Certains objets semblent incroyablement accessibles, comme les drôles de petites figurines de bronze d'Afrique de l'Ouest, représentant des animaux et des personnages grotesques valent autour de 600/900 euros les 50, ou des poids à mesurer l'or, qui font penser à des poignées de meubles XVIIIe, qui, pour 300 euros la douzaine, composent des ensembles très décoratifs.
La pièce la plus admirable est cet ancêtre Hemba du Congo au visage empreint de beauté et de sérénité, pur chef-d'uvre de la sculpture Niembo, dont on attend 150 000 à 200 000 euros, et dont la patine épaisse atteste du long usage rituel qui fait la valeur d'un objet tribal.
Mercredi 16 avril, 17 h, Galerie Charpentier (76, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris), Sotheby's.
BELFORT
Du classique, mais aussi du design. Un mobilier de jardin en fonte laquée blanc est éclaire par eux lampadaires de fibrociment et trois fauteuils de coiffeur en moleskine noire d'avant guerre peuvent éventuellement se reconvertir en sièges relaxe.
Samedi 12 avril, 14 h, 29, avenue Wilson, SVV Patrick Gautier.
MARSEILLE
On se demande ce qui passe parfois dans la tête de certains ébénistes ou plutôt de leurs clients ; en l'occurrence une commode de noyer galbé dont le plateau s'ouvre sur un pétrin, surmontée d'un élément haut garni de 25 tiroirs dont 10 sont postiches et cachent en réalité des portes de placards. Ce meuble hybride proviendrait d'un château des environs de Marseille. On est moins déconcerté par la panetière à chandelles d'un modèle bien classique et par le cabinet Louis XIII en ébène et pierres dures dont on ne se formalisera pas du piétement un peu plus tardif.
Samedi 12 avril, 10 h et 14 h 30, 102, avenue Cantini, Marseille. Enchères Provence.
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