LES VENTES
Un peu plate et plutôt maigrichonne, cette Vénus de marbre du IIe-IIIe siècle, qui n'a rien de callipyge. Et l'Eros qui l'aide à attacher sa sandale n'est pas très gâté lui non plus. Mais que signifient la figure drapée et le Priape qui la surmontent et semblent servir d'appui à la déesse ? Ce groupe étrange est estimé à 150 000 F (22 867 euros). On attend plus du double d'une grande Vénus pudique, aux formes généreuses celle-là, et repolies au siècle dernier. Cette éclectique dispersion archéologique aligne comme à l'accoutumée des bijoux, des verreries, des oushabtis, des terres cuites, des vases attiques à figures rouges ou noires. On y admirera aussi un grand sarcophage strigidé de marbre blanc, du IIIe siècle, estimé 500/700 000 F (76/106 000 euros), de belles mosaïques païennes et chrétiennes et une curieuse « fausse hydrie » d'argent massif, à la panse articulée par une charnière, créditée de 120/140 000 F (18/21 000 euros).
Dimanche 11 et lundi 12 novembre, 14 h, Drouot-Montaigne, étude Ricqlès.
Choc des images en forme d'écho au Mois de la photo, et en 200 instantanés comiques, pathétiques ou dérisoires qui déroulent l'histoire des cinquante dernières années de notre monde. Regards hallucinés, enfants faméliques, silhouettes familières d'aujourd'hui ou d'hier, baisers volés ou pausés... Comment parler des images quand les images parlent d'elles-mêmes ? Deux parmi tant d'autres : celle qui montre, en 1971, « l'assassinat » des Pavillons Baltard, et, en fin de catalogue, le visage fier du comandant Massoud, estimées chacune autour de 100 000 F (1 525 euros).
On a gardé pour la fin les neuf vues du World Trade Center en train de s'écrouler, par James Nachtwey, qui venait de créer son agence trois jours plus tôt. Sans estimations, elles seront vendues au profit de l'Association des pompiers de New York.
Jeudi 15 novembre, 14 h, Hôtel Drouot, salle 9, étude Maigret.
CALAIS
Défilé de près de 300 tableaux XIXe et XXe pour ce dimanche d'armistice. Tableaux et sculptures puisque les quelques bronzes de Barye sont un des principaux intérêts de la vente : combats entre un lion et un cheval, un aigle et un héron, Thésée et le Minotaure. Les tableaux sont des scènes de genre, des natures mortes, des paysages d'artistes dont les noms sont familiers aux habitués des ventes aux enchères : Hambourg, Lamaître, Herbin, Leprin, Luce, etc. On remarque plus particulièrement un grand paysage de Montezin, un Ziem qui semble exécuté à Venise, un insolite bouquet de prunier par Valtat, un intérieur plein de poésie par Grau Sala.
Dimanche 11 novembre, 14 h 30, 24, rue Delaroche, étude Pillon.
GENEVE
Plus bleu que le bleu du saphir, plus éclatant surtout, et infiniment plus cher, le diamant bleu qui sert de bouquet final à cette vente de saphirs, d'algues marines, de turquoises, lapis lazulite et autres joyaux de pierres bleues, mérite la qualification de « Vivid Blue Diamond », le bleu le plus intense que l'on puisse trouver. Les diamants bleus tiennent leur couleur de petits atomes de borax inclus dans le cristal pendant le processus de cristallisation. Ils étaient jadis originaires des mines de Golconde, où fut trouvé, au XVIIe siècle, le grand diamant bleu de la Couronne de France, de plus de 100 carats, devenu aujourd'hui le Hope et conservé à Washington. Les gisements d'Inde sont maintenant épuisés et les diamants bleus qui apparaissent sur le marché sont originaires d'Afrique du Sud. C'est donc le cas de ce brillant poire de 12,02 carats monté en bague, loin du Hope donc, mais tout de même le plus grand du genre jamais offert aux enchères. Il est estimé 5,5 à 6,5 millions d'euros (36/43 MF).
Mardi 13 novembre, 20 h, hôtel Richemond, Christie's.
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