La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) s’inquiète de la tournure que prend le programme de prise en charge des personnes âgées en risque de perte d’autonomie (PAERPA) et dénonce les « reculs successifs » du ministère de la Santé.
Initialement conçu pour permettre le maintien à domicile et limiter le recours à l’hospitalisation des personnes âgées de plus de 75 ans, avec des financements à la clé pour les équipes de professionnels libéraux de santé, le PAERPA est en danger, selon le président de la CSMF, le Dr Michel Chassang. « Le ministère invente, jour après jours de nouveaux critères destinés à exclure un maximum de patients du champ des bénéficiaires du dispositif », affirme le syndicaliste.
60 euros pour le médecin
Une expérimentation est menée depuis janvier 2013 dans 5 régions (Centre, Ile-de-France, Lorraine, Midi-Pyrénées et Pays de la Loire) et vient d’être élargie à l’Aquitaine, le Limousin et le Nord-Pas-de-Calais.
Le programme PAERPA prévoit un plan personnalisé de soins élaboré par les équipes de proximité (médecins, infirmiers, et parfois pharmaciens et kinés) sous la responsabilité du médecin traitant.
La réalisation de ce plan est rémunérée 100 euros pour l’équipe (60 euros pour le médecin, 40 euros pour l’infirmier ou un partage à parts égales si le nombre de professionnels intervenant est de trois ou plus). Le PAERPA doit être généralisé par la prochaine loi de stratégie nationale de santé.
Filtrage
Malgré ses intentions initiales, le gouvernement fait machine arrière, affirme Michel Chassang. Le président de la CSMF s’inquiète du discours tenu lors d’une récente réunion pilotée par la DGOS. « Il a été question de mettre en place des visites médicales, en réalité des visites de sélection, pour filtrer la population cible dans le but de n’en retenir que 20 %, poursuit-il. Les résidents des EHPAD seraient également exclus, désormais considérés comme étant dans un établissement, donc relevant d’autres dispositifs. » Pire : il reviendrait aux médecins de faire remplir aux patients un questionnaire afin de retenir les élus au PAERPA.
Avec ce « filtrage », seulement 20 % de l’enveloppe prévue pour le programme serait finalement mise sur la table, poursuit Michel Chassang. Avec des accents balzaciens, le médecin compare le PAERPA à une « peau de chagrin ».
La CSMF estime que le gouvernement « décrédibilise le modèle de sa médecine de parcours ». « Si c’est ça, les nouveaux modes de rémunération, c’est mal engagé », conclut le Dr Chassang.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature