Comment traduire la stratégie nationale de santé en région en pratique, Philippe Damie, directeur général de l’ARS Centre, avant les réunions publiques dans l’Hexagone, a proposé quelques solutions. Il a mis notamment l’accent sur trois d’entres elles : le renforcement des politiques de prévention, la mise en place d’une véritable médecine de parcours et davantage de place accordée aux usagers dans le cadre de la démocratie sanitaire.
Concernant la mesure phare de la généralisation du tiers payant, elle ne peut pas, selon lui, être envisagée immédiatement et devra faire l’objet d’aménagements techniques. Le cap est fixé pour 2017, le temps pour les professionnels de santé et les principales organisations concernées de s’entendre pour faire aboutir cette mesure dans un bon calendrier.
Son maître-mot : territorialiser !
Le cœur de la mission des ARS, rappelle Philippe Damie est « de pratiquer la transversalité au plus près du terrain avec un souci d’opérationnalité très forte ». Il souhaite donc donner un élan qualitatif au projet régional de santé adopté en mai 2012, en menant six projets territoriaux de santé. Est déjà validé celui du Loir-et-Cher qui porte sur des questions d’accès aux soins et de prise en charge des maladies chroniques. D’ici fin 2013, cinq autres projets seront validés.
Partenariats publics-privés
Ce qui a frappé le DG de l’ARS Centre lors de sa prise de fonction, c’est « la dimension d’équilibre de la région Centre » qui a mis en œuvre de nombreux partenariats public-privé entre établissements hospitaliers et cliniques (Chinon, Montargis, Giens et Vendôme). Selon lui, ces établissements publics comme privés ont su « surmonter leur logique institutionnelle pour bâtir un partenariat fort autour d’une mission territoriale de santé au profit des patients ».
Démographie médicale, une région tendue
Pour faire face à une démographie médicale très tendue en région Centre, Philippe Damie envisage de développer « un bon tutorat du médecin généraliste ». C’est l’une des trois mesures mises en avant par le pacte territoire santé : rendre obligatoire pour les étudiants un stage chez un généraliste. Une voie d’avenir selon lui : « Pas question de distinguer médecine de ville et médecine de campagne », indique-t-il, mais « la dimension du médecin de famille doit être plus importante que lors de l’exercice de la médecine en milieu urbain ». Pour l’heure, plus de 40 % des médecins généralistes de la région ont répondu favorablement à l’organisation de ces stages.
Parcours expérimental de la personne âgée
La région Centre figure parmi les cinq régions pilotes de cette expérience. Pour le DG de l’ARS Centre, « nous sommes dans le cœur du sujet de la stratégie nationale de santé » : la mise en place d’une médecine de parcours intégrant les dimensions de prévention, d’organisation des soins et d’accompagnement médico-social. Cette expérimentation impliquant fortement la médecine libérale se conduit sur un territoire comprenant Loches, Amboise et Château-Renault. « Ensemble, précise M. Damie, il s’agit d’inventer un nouveau modèle de prise en charge, en mettant davantage l’accent sur le financement au parcours et non pas reposant sur la tarification à l’acte ou sur une dotation forfaitaire. »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature