Depuis la mise sur le marché des médicaments sexo-actifs, l'épidémiologie des troubles de l'érection est mieux connue, notamment dans leur répartition. Ainsi, d'après les différentes études réalisées ces dernières années, le plus souvent chez des sujets de plus de 50 ans, ils seraient environ 2,5 à 3 millions en France à avoir, soit occasionnellement, soit de façon permanente, des difficultés érectiles.
L'originalité de l'enquête Louis-Harris est de s'être intéressée aux hommes jeunes qui, jusque-là, ont rarement fait l'objet d'études spécifiques.
Le premier enseignement de cette enquête, réalisée par téléphone auprès d'un échantillon de 1 002 hommes représentatifs de la population des hommes français âgés de 25 à 40 ans, est l'ampleur inattendue du phénomène des pannes sexuelles dans cette tranche d'âge : 39 % des hommes interrogés sont concernés, soit autant que l'ensemble de la population masculine française, toutes tranches d'âge confondues.
Mais au-delà du chiffre lui-même, ce résultat indique que la panne sexuelle n'est plus ni un secret d'alcôve ni un tabou, que les hommes acceptent maintenant d'en parler et font preuve d'honnêteté dans ce domaine particulièrement sensible et intime.
Réaction à une situation ponctuelle
L'analyse des données recueillies permet de préciser que, parmi ces 39 %, 26 % ont eu des pannes occasionnelles et 12 % n'ont connu qu'une seule panne sexuelle, ce qui ne peut être considéré comme un phénomène pathologique, mais plutôt comme une réaction liée à une situation ponctuelle.
Enfin, 1 % seulement des hommes interrogés disent avoir souvent ou tout le temps des difficultés érectiles. « Il est logique que de tels troubles permanents soient très peu fréquents dans cette tranche d'âge dans la mesure où ils sont le plus souvent liés à des affections (diabète, hypertension artérielle...) qui apparaissent avec l'âge », souligne le Dr Philippe Brenot, psychiatre et sexologue.
Dans une grande majorité des cas, les hommes de moins de 40 ans banalisent et dédramatisent la panne sexuelle, la présentant comme un phénomène susceptible d'arriver à tout le monde ou comme un problème réactionnel lié à un contexte spécifique : environnement ou situation ponctuelle défavorable.
Les raisons invoquées sont essentiellement d'ordre psychologique : émotivité, stress, soucis d'argent, problèmes professionnels et déprime figurent en première place, la prise de substances nocives (tabac, alcool, médicaments...) est mentionnée par 22 % des hommes qui ont connu une seule panne sexuelle, seuls 13 % des hommes attribuent leurs troubles à une cause physiologique.
Les problèmes conjugaux ou encore la fatigue sont le plus souvent cités par les hommes qui sont sujets à des pannes fréquentes.
Pour Yves Morvan (directeur d'études Louis-Harris), ce discours volontiers rassurant ne doit pas occulter l'impact que les pannes sexuelles peuvent avoir sur les hommes qui y sont confrontés. Peu d'hommes (17 %) admettent en avoir souffert. Cependant, 20 % craignent qu'elles se reproduisent et un homme sur deux avoue que la panne a déjà empêché le rapport sexuel. Soixante-cinq pour cent des hommes de cette population reconnaissent l'influence des pannes occasionnelles sur leur vie de couple et plus d'un tiers sur leur vie socioprofessionnelle.
Néanmoins, ces hommes jeunes semblent moins obnubilés par leur performance que par le souci de satisfaire leur partenaire.
La déception de l'autre
En situation de panne, 41 % pensent avant tout à la déception de l'autre et 65 % tentent de lui procurer du plaisir malgré tout ; seuls 13 % d'entre eux ont essayé d'avoir une relation avec d'autres partenaires pour se rassurer.
Confrontés à ce type de problèmes, 94 % des hommes affirment qu'ils iraient consulter un médecin en cas de panne, mais ils ne sont que 7 % à l'avoir fait quand la panne est survenue.
Face aux traitements médicamenteux, la dichotomie entre la population des hommes « concernés » et celle des « non concernés » demeure. Les hommes non concernés sont nombreux à les juger utiles dans tous les cas, alors que les hommes touchés par le trouble estiment qu'ils ne sont utiles que lorsque les pannes sont très fréquentes (48 %).
Enfin, chez les hommes concernés, seuls 2 % ont suivi un traitement, mais la moitié d'entre eux se disent prêts à le faire. Ceux qui refusent de recourir à un traitement sont dans un véritable déni de la panne, 65 % affirment que la panne sexuelle est un problème banal, qu'elle n'a aucune influence sur leur vie (40 %) et que le médicament est exclusivement réservé aux personnes âgées, opinion partagée par les hommes qui n'ont jamais connu de panne sexuelle.
Lisbonne. 4e Séminaire sur la sexologie et les troubles du rythme, organisé par les Laboratoires Pfizer.
Viagra : une aide ponctuelle
Traitement oral des troubles de l'érection, Viagra, dans les conditions naturelles, c'est-à-dire avec une stimulation sexuelle, restaure la fonction érectile déficiente en accroissant le flux sanguin dans le pénis.
Chez les sujets jeunes, les pannes sexuelles sont le plus souvent liées à des problèmes psychogènes. Cependant, à l'occasion de ces troubles occasionnels, il peut se créer un véritable cercle vicieux qui entraîne une anxiété lors des rapports, une perte de confiance en soi, une peur de la « panne », qui peuvent être responsables d'une pérennisation des troubles.
Dans ces conditions, Viagra est une aide ponctuelle qui permet de rompre ce cercle vicieux et qui, joint à une prise en charge globale, permet au couple de vivre une sexualité harmonieuse.
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