La consommation d'ail aurait-elle une influence favorable sur l'évolution du paludisme ? Pour Ian Crandell et coll. (université de Toronto), la réponse serait positive. Les chercheurs annoncent avoir trouvé aux disulfides - composés présents dans l'ail, les oignons et accessoirement dans l'acajou - des propriétés à la fois contre le cancer et contre le paludisme, par un mécanisme d'action commun.
Sachant que des vertus antipaludéennes étaient soupçonnées à ces produits, le groupe a testé dix disulfides synthétiques sur des cellules impaludées et sur des lignées cancéreuses. Parmi les disulfides testés, tous ne se sont pas révélés efficaces contre le Plasmodium falciparum. Mais lorsque ce fut le cas, le composé s'est également révélé capable de tuer les cellules cancéreuses.
Les chercheurs pensent que l'action inhibitrice s'exerce dans les deux cas par un effet sur le métabolisme intracellulaire du glutathion. Après réduction, le glutathion est réduit, puis stocké dans la cellule pour être utilisé contre les dégâts oxydatifs selon les besoins. Le système glutathion est particulièrement actif dans les cellules à reproduction rapide, comme c'est le cas dans le cancer ou le paludisme.
On savait déjà que l'ajoène, le disulfide présent dans l'ail, est un inhibiteur de la réduction du glutathion.
Il existe un inconvénient, toutefois. A la question : « Ces produits ont-il la même odeur que l'ail ? » Les chercheurs répondent : « Lorsque l'on ouvre un récipient les contenant dans le laboratoire, tout le monde s'enfuit. »
Résultats rapportés au 50e Congrès annuel de l'American Society of Tropical Medicine and Hygiene (Atlanta).
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