« Lorsque les gouvernements africains prendront la décision politique de la mise en place de stratégies efficaces et à long terme (contre le paludisme), l'aide des bailleurs de fonds se révélera indispensable », note Médecins sans Frontières (MSF) dans un rapport sur le paludisme.
Alors que plusieurs pays d'Afrique de l'Est envisagent de changer leur protocole national de traitement du paludisme, l'organisation tire la sonnette d'alarme, notant qu'il y a « urgence » à donner la priorité à l'efficacité médicale « plutôt qu'à des considérations financières ».
Selon des experts cités par le rapport de MSF, il existe un protocole de traitement efficace pour le paludisme qui doit inclure des combinaisons comprenant des dérivés d'artémisinine, un médicament à fort potentiel, issu de la pharmacopée chinoise. Mais, lit-on dans le rapport, « le manque de ressources financières et la préférence des bailleurs de fonds pour des solutions thérapeutiques à moindre coût poussent de nombreux ministères de la Santé à faire un choix en faveur de protocoles de transition. Ces protocoles auront pour résultat de traiter les malades avec des médicaments peu efficaces ».
MSF reconnaît que le surcoût de l'introduction de ces médicaments efficaces à l'échelle d'un pays représente « un obstacle réel pour les gouvernements ». Les médicaments classiques ne coûtent en effet que 0,25 dollar par traitement pour un adulte, alors que les combinaisons à base de dérivés d'artémisinine reviennent en moyenne à 1,30 dollar. Cependant, le coût est un obstacle réel, mais pas insurmontable, selon MSF qui indique que « pour intégrer ces combinaisons efficaces, le coût additionnel ne représente que 19 millions de dollars par an pour l'ensemble de cinq pays (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Ouganda) ».
Le paludisme tue chaque année près de 2 millions de personnes, dont 90 % d'enfants africains.
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