Paludisme : de « bonnes chances » de confiner les résistances à l’artémisinine, selon l’OMS

Publié le 24/04/2012

Dans un article publié début avril dans le « Lancet », une équipe de chercheurs a mis en garde contre les risques liés à la dissémination à large échelle de parasites résistants à l’artémisinine, traitement clé du paludisme. Détectées depuis au moins 8 ans le long de la frontière de la Thaïlande et de la Birmanie les résistances du plasmodium falciparum, ont également été identifiées dès 2009 à l’ouest du Cambodge, faisant craindre une possible expansion de ces parasites en Asie puis en Afrique. Si la situation est inquiétante, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a organisé cette semaine une conférence à Bangkok (Thaïlande) pour discuter de la question avec les acteurs de la région, considère qu’il n’y a pas encore de raison de s’alarmer. « Nous pensons que les deux émergences sont totalement indépendantes », déclare le Dr Pascal Ringwald, coordinateur du programme paludisme de l’OMS. « Le premier foyer de résistance est apparu il y a huit ans et jusqu’ici, nous n’avons pas trouvé de résistance à l’artémisinine en dehors de la région du Mékong », explique-t-il. L’OMS recommande malgré tout d’accélérer les efforts de confinement (diffusion de moustiquaires et de médicaments efficaces, désinsectisation et généralisation de tests rapides de diagnostic). En tenant compte de cette situation et « avec les activités de confinement, je pense que nous avons de bonnes chances de garder (cette résistance) dans la région », à moins qu’elle n’apparaisse indépendamment ailleurs, poursuit le Dr Ringwald. D’autre part, le fait que les parasites soient résistants à l’artémisinine n’empêche pas les patients d’être soignés, insiste-t-il. Ce médicament est utilisé en association avec d’autres et la résistance allonge actuellement d’un ou deux jours la durée de guérison normale, autour de 24 heures.

D. B.

Source : lequotidiendumedecin.fr