Pallier les déficits en micronutriments à tous les âges de la vie de la femme

Publié le 30/06/2003
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Compléments alimentaires

Les bouleversements hormonaux égrènent la vie de la femme. Ils peuvent être responsables de symptômes gênants, altérant de façon variable la qualité de vie.

Le premier est le syndrome prémenstruel dont se plaignent la majorité des femmes, quelques jours avant les règles. Elles signalent des céphalées, une sensation de jambes lourdes, des gonflements, des douleurs mammaires et une irritabilité. La suppression des excitants, la pratique d'une activité physique, la restauration d'une alimentation équilibrée associées ou non à la prise de compléments nutritionnels règlent généralement le problème. La magnésium allié à la vitamine B6 réduit le stress et l'irritabilité ; les acides gras essentiels (présents dans l'huile d'onagre) concourent à soulager les mastodynies ; la reine-des-prés et le thé vert luttent contre la rétention d'eau.

Des besoins augmentés pendant la grossesse

La grossesse constitue une période de grand bouleversement hormonal, associée à un risque accru de carence micronutritionnelle (notamment par augmentation des besoins). Il faudra tout particulièrement veiller aux apports en fer, folates, vitamine D et zinc. Les besoins en fer sont généralement couverts par l'alimentation, dès lors que la ration calorique est suffisante (>2 000 kcal/j) et qu'elle comporte des produits d'origine animale. Il est recommandé de dépister une éventuelle anémie au premier trimestre de la grossesse, afin de complémenter en fer les femmes qui en auraient besoin. De même, un apport en folates suffisant (0,4 mg/j) au moment de la conception et pendant la grossesse permet de réduire de moitié le risque de spinabifida et d'abaisser ceux de prématurité et d'hypotrophie. Une supplémentation en vitamine D (400 UI/j) est utile dans la deuxième moitié de la grossesse si l'exposition UV est faible. Si un déficit réel est identifié, la posologie recommandée est de 1 000 UI/j, ou de 200 000 UI en une seule prise au septième mois pour les femmes à risque.
Une supplémentation en zinc doit être proposée aux femmes qui ont suivi une restriction calorique ou un régime végétarien ou végétalien.
Après l'accouchement, les femmes qui allaitent doivent bénéficier d'apports suffisants en acides gras insaturés, en fer et en calcium.

Prévenir les troubles de la ménopause

Enfin, la périménopause s'accompagne obligatoirement de remaniements hormonaux, parfois responsables de symptômes gênants, désagréments qui peuvent perdurer une fois la ménopause installée. Là encore, certains micronutriments peuvent contribuer à en diminuer l'intensité. Les isoflavones de soja sont proposées pour amender les bouffées de chaleur, notamment chez les femmes qui ne peuvent ou ne veulent pas prendre des hormones. Une supplémentation en calcium trouve sa place lorsque l'alimentation ne suffit pas à apporter les 1 200 mg/j recommandés par les ANC (apports nutritionnels conseillés). Enfin, les vitamines antioxydantes (bêtacarotène, vitamine C, vitamine E) et les acides gras essentiels contribuent à prévenir les maladies cardio-vasculaires (et le vieillissement cutané). A la ménopause, on retrouve également fréquemment des déficits en zinc, sélénium, cuivre et chrome.

Des indications prisées des femmes

Enfin, à n'importe quelle période de la vie, les femmes peuvent recourir à des compléments alimentaires pour : diminuer la sensation de faim (fucus, gomme de guar, pectine), lutter contre la rétention d'eau (reine-des-prés), augmenter la dépense énergétique (thé vert), diminuer la sensation de jambes lourdes (vigne rouge, myrtilles, queues de cerise), lutter contre la fatigue et les trous de mémoire (magnésium, vitamine C, acides gras essentiels, vitamine B et ginseng) et diminuer l'irritabilité (fleur d'oranger).
D'une façon générale, une supplémentation est recommandée si l'alimentation ne suffit pas à couvrir l'ensemble des besoins, soit parce que ceux-ci sont augmentés, soit parce que la femme suit un « régime ».

Conférence de presse organisée par le Syndicat de la diététique et des compléments alimentaires.

Dr Denise CARO

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7364