De notre envoyée spéciale
à Vienne
Les premières descriptions reliant ondes électromagnétiques et appareils d'enregistrement de l'activité cardiaque datent de la fin des années 1960. Néanmoins, aucune interférence mortelle n'a jusqu'à présent été rapportée. « A la FDA en 1998, on recensait un choc électrique inapproprié chez un patient porteur de défibrillateur implantable qui subissait une recherche d'objet métallique à l'aide d'un détecteur manuel. Chez sept autres patients, l'exposition à des détecteurs de métaux a rendu le défibrillateur implantable non fonctionnel (passage en position " off " sans destruction du matériel) », explique le Dr Ector (Louvain, Belgique).
Systèmes antivol
En 1998 et 1999, deux études ont décrit des interactions possibles entre les portiques antivol qui délivrent des ondes électromagnétiques et certains appareils implantables. C'est en se fondant sur ces travaux que la FDA a récemment proposé des recommandations à destination des porteurs de pacemakers ou de défibrillateurs implantables et des fabriquants de matériel antivol. Il est recommandé aux premiers de toujours penser à l'existence possible de portiques antivol camouflés à la sortie des magasins et de rester à distance de ces appareils dans la mesure du possible. Aux fabricants, il est proposé la mise en place d'indicateurs visuels dans les lieux où de tels appareils sont utilisés.
Téléphones portables
Le Dr Massimo Santini (Rome) a synthétisé l'ensemble des conclusions des travaux menés depuis cinq ans sur l'impact de l'utilisation des téléphones GSM sur les pace-makers et défibrillateurs implantables. « On estime que lorsque le téléphone est placé à moins de 10 cm du matériel implanté, des modifications mineures de son fonctionnement surviennent chez 26 % des patients. Ce type d'interférences est particulièrement majoré au cours des phases de mise en route du téléphone ou lors des sonneries », analyse le cardiologue italien. Ces interférences de très courte durée consistent soit en une majoration du système du pace maker, soit en une désynchronisation, soit, enfin, en une inhibition transitoire du rythme entraîné. Il semblerait que ce type d'interaction diminue avec les nouveaux appareils récemment mis sur le marché.
Pour le Dr Santini, « l'utilisation courante des téléphones portables ne pose pas de problèmes particuliers dans la mesure où l'appareil est tenu à plus de 10 cm du boîtier implanté. Néanmoins, il est indispensable que tout téléphone GSM soit désactivé pendant les phases de reprogrammation des pacemakers ou des défibrillateurs ».
Détecteurs de métaux
Devant la recrudescence de l'utilisation des détecteurs de métaux dans les lieux publics, le Dr Christof Kolb (Munich) a mis en place une étude sur 354 patients (203 porteurs de pace-maker et 151 de défibrillateurs implantables).
Au cours de leurs consultations de routine, l'ensemble de ces patients est passé au moins deux fois sous un portique de détection, tels que ceux utilisés dans les aéroports. Aucun dysfonctionnement des appareils n'a été enregistré. Outre ces deux passages, ils ont effectué deux tours complets (rotation 360°) sous le portique.
Pour l'auteur, « la seule limite pour ce type de patient tient à l'utilisation des détecteurs manuels qui doivent absolument être interdits en raison de leur interaction prouvée avec le matériel implantable ».
« Mobiles, airport screening and thelt alarms. Threats to implantable deuces ». Congrès de l'ESC, Vienne.
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