Même s'il estime impossible de donner des chiffres sur la grève des gardes de nuit dans la région Provence-Alpes-Côt d'Azur, le Dr Jean François Giorla, responsable régional du SML, a « le sentiment que le mot d'ordre est très suivi ».
Il s'appuie sur le nombre d'appels de confrères (une dizaine par jour) qui lui demandent des précisions sur les modalités de la grève et sur leurs responsabilités vis-à-vis des patients et de la loi. Le mouvement devrait surtout concerner les grandes villes.
Responsables
« Nous avons laissé le choix des modalités de cette grève, car, à la campagne ou dans certaines petites villes, le répondeur du médecin ne peut pas renvoyer aux urgences hospitalières : le généraliste est le seul recours aux urgences et il n'est pas question de laisser les malades en danger. Le but est surtout de montrer l'impact dans les villes importantes, pour que l'on s'aperçoive que les généralistes accomplissent un service public », souligne-t-il.
A Marseille, toutefois, la situation est difficile à évaluer. En effet, l'Association pour les urgences à Marseille (APUM) rassemble les médecins libéraux qui acceptent de s'inscrire sur un tableau de garde mis à la disposition du centre 15 pour les interventions relevant de la médecine générale. Depuis le début de la grève, le nombre de refus de ces médecins est faible car, même s'ils sont grévistes pour les appels de malades qui leur parviennent directement, ils continuent à se déplacer sur demande des médecins régulateurs (eux mêmes libéraux) du centre 15.
« Ici, nous n'enregistrons aucune surcharge pour le moment et on ne nous a pas signalé de problèmes sérieux sur le terrain, ce qui prouve que les médecins continuent à se montrer responsables, et on ne peut que s'en féliciter », note le Dr Jacques Martin, généraliste responsable de la Coordination libérale au centre 15. Les statistiques du centre montrent qu'entre ce dimanche 12 novembre et le dimanche 19 novembre de l'année dernière, par exemple, seulement 50 appels supplémentaires ont été enregistrés (et tous n'ont pas donné lieu à un déplacement). Du jeudi 15, jour de lancement de la grève jusqu'au mardi 20, 1 320 appels ont été enregistrés, contre 1 190 l'année dernière sur la même période.
« Les gens temporisent : toute grève a un effet d'annonce, et les patients appellent moins s'il ne s'agit pas d'une nécessité réelle, de la même façon qu'ils évitent de prendre le train quand ils savent que la SNCF est en grève », fait valoir le Dr Martin. Pour lui, « cela démontre l'utilisation trop facile des services de garde » et il se félicite du mode de régulation apporté par le 15, qui permet « d'endiguer » les appels.
Etant par ailleurs président de MG-13, il n'appelait pas à la grève ; mais il déclare respecter ce mouvement et être solidaire des revendications de ses confrères. « La profession en a ras-le-bol et nous sommes tous sur la même longueur d'ondes pour faire avancer nos revendications, mais je crains que cette grève ne soit très efficace car elle ne gêne guère », dit-il.
En marge de ce mouvement, l'Association pour les urgences à Marseille, le centre 15 et lacaisse primaire des Bouches-du-Rhône se sont livrés à une étude sur les actes d'urgences effectués par des généralistes. On y constate en 2000 un acte pour onze habitants à Marseille et un acte pour quinze habitants dans le reste du département.
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