Dans la région PACA, les dernières négociations ont quelque peu infléchi les revendications des médecins sur le terrain et la portée de la grève : alors que les syndicats départementaux MG-France appelaient encore, dans le courant de la semaine, à la grève totale des gardes, de la télétransmission et de la journée du 23, les discussions ont amené la plupart de ces responsables à laisser à leurs confrères le libre choix des modalités de leur mouvement.
Le Dr Jacques Martin, président de MG-France dans les Bouches-du-Rhône, estimait pour sa part que « la grève n'était plus d'actualité car ce n'était pas la peine d'en remettre ».
De nombreux médecins ont tout de même fermé leur cabinet comme prévu, surtout dans les villes de la côte PACA, où le mouvement semblait beaucoup plus suivi qu'à la campagne. Bien que beaucoup de malades aient reporté leurs appels les moins urgents, le centre 15 de Marseille a été confronté à une forte recrudescence d'activité : les régulateurs libéraux, dont le nombre avait été augmenté, comparaient l'activité de cette journée à celle « d'un gros dimanche de grippes ». Cependant, ils ont parfois eu du mal à trouver des médecins sur le terrain. Le préfet avait bien réquisitionné une centaine de généralistes, mais les médecins concernés en ont été avisés par simple lettre et non par lettre recommandée. Les médecins régulateurs soulignent que, dans cette affaire, « l'Ordre n'a pas joué le jeu » et constatent qu'en appelant les médecins dont on leur avait fourni la liste, ils sont souvent tombés sur un répondeur.
Dans la région lyonnaise, une majorité de généralistes ont fermé leur cabinet à l'appel de la CSMF et du SML, dont quelques militants sont allés prendre la tension des passants sur un marché, tout en leur expliquant les raisons de leur grogne.
C'est surtout sur l'activité du SAMU que l'impact de la grève se fait sentir, souligne Nathalie Pignard, chargée des urgences auprès de la direction du CHU, « avec une hausse du nombre des appels, un travail accru des régulateurs et des sorties beaucoup plus fréquentes des moyens de secours ».
Au service d'urgences de l'hôpital Saint-Luc-Saint-Joseph, le chef de service, le Dr Sylvie Meyran, accuse de désinformation les médias qui ont fait état, ces derniers jours, d'un engorgement massif des urgences. C'est en pédiatrie que le mouvement de protestation des généralistes s'est fait le plus ressentir : des parents, désemparés, n'ont pas hésité à traverser la ville entière pour trouver un service hospitalier d'urgences pédiatriques. Au pavillon S de l'hôpital Edouard-Herriot, le service le plus spécialisé de l'agglomération, la journée du 20 janvier avait déjà été exceptionnelle, avec quelque cent soixante-deux consultations, soit deux fois plus que d'habitude.
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