L'ADMINISTRATION de médicaments par cette voie est très ancienne. Hippocrate décrivait déjà des préparations destinées à la voie vaginale. Au Moyen Âge, les pessaires étaient utilisés en gynécologie pour différents troubles. Ils étaient constitués de substances médicamenteuses agglomérées en bâtonnets ou placées dans un sac de tissu qu'on introduisait dans le vagin. Un fil était attaché au pessaire, ce qui permettait de le retirer après le traitement.
Au siècle dernier, on employait des ovules à base de cire et d'axonge. Actuellement, à la pharmacopée, figurent :
Les ovules
Leurs excipients sont ceux des suppositoires moulés et ils doivent répondre aux mêmes essais. L'excipient le plus classique est le mélange gélatine-glycérine-eau. Ces ovules constituent une forme peu appréciée des malades du fait de leur taille (15 à 16 g environ) et parce qu'en fondant ils donnent naissance à une assez grande quantité de liquide. Certains ovules ont une action prolongée grâce à un excipient (le polygel) qui, au contact de la muqueuse, forme un gel bioadhésif permettant de maintenir une concentration efficace de principe actif sur plusieurs jours.
Les capsules molles vaginales
Elles ont une forme ovoïde. Après administration, elles se désagrègent en quelques minutes sous l'effet conjugué de la température et de l'humidité. Leur contenu s'étale alors sur la muqueuse vaginale où il peut être maintenu grâce à l'utilisation d'excipients bioadhésifs. Les propriétés bioadhésives de la gélatine favorisent une action prolongée des principes actifs sur la muqueuse.
Les comprimés vaginaux
Ce sont les plus utilisés. Ils ont souvent la forme de comprimés classiques : ronds et plats, mais fréquemment ils ont une forme allongée qui facilite l'administration. Ils sont aussi peu épais que possible pour rendre le délitement plus aisé. Ils doivent être légèrement humidifiés avant leur mise en place et placés le plus profondément possible. Leur poids varie de 0,50 g à plus de 3 g. Dans leur composition entrent les excipients classiques mais, cependant, avec une préférence pour certains d'entre eux. Par exemple, on utilise comme diluant le lactose parce que les bacilles de Döderlein le transforment en acide lactique et c'est de plus le seul sucre qui ne favorise pas l'extension des mycoses vaginales : il contribue à rétablir le pH normal. Les agglutinants et les lubrifiants doivent être choisis de façon à favoriser au maximum le délitement dans une quantité minimale de liquide. C'est ainsi qu'ont été mis au point des comprimés effervescents à base de carbonates et d'acide citrique, tartrique ou borique.
L'anneau vaginal
L'anneau vaginal contraceptif libérant de l'éthinylestradiol et de l'étonogestrel permet une absorption à travers la muqueuse rapide et importante des hormones. Il doit être placé au fond du vagin et laissé en place trois semaines.
Un intervalle de sept jours sans anneau doit être respecté pendant lequel les règles surviennent.
Autres formes
Les autres formes, moins utilisées, sont les mousses vaginales, les tampons vaginaux, les solutions, émulsions et suspensions vaginales, les comprimés pour solutions ou suspensions vaginales, les préparations vaginales semi-solides.
On y trouve des spermicides qui ont l'avantage de renforcer la lubrification vaginale mais l'inconvénient de perturber la flore vulvo-vaginale en cas d'utilisation trop fréquente. Ce sont des ammoniums quaternaires, et ils doivent être utilisés de façon très précise pour garantir leur efficacité (ils sont inactivés par les savons).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature