En ce mois de janvier propice aux voeux et aux résolutions de toutes sortes, Christian Lajoux, président du Leem (Les Entreprises du médicament), a fait le point sur le bilan de l’année écoulée et sur ses projets pour 2007. «L’année 2006 restera une année sombre pour l’industrie du médicament, dans le monde et en France», a estimé Christian Lajoux.
Et le président du Leem de dresser la liste des sombres événements de 2006 : croissance nulle pour le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique, ventes en baisse de 6,4 % en volume, l’emploi en CDI qui n’évolue plus, tandis que le nombre de CDD baisse, sans oublier les investissements en recul. «Les Français subiront les conséquences de ce recul des investissements, en termes de progrès thérapeutique et d’indépendance économique et sanitaire», a-t-il prévenu, en regrettant que le Leem n’ait pas été «entendu par les autorités et les politiques, pour qui le médicament n’est qu’une variable d’ajustement».
Mais 2007 ne se présente guère mieux, selon Christian Lajoux, qui cite en vrac l’Ondam des produits de santé 2007 (– 2,6 %), la «logique comptable à court terme», qui prévaut chez les décideurs politiques, et la «brutalité» de décisions comme celle de la cohérence, ou convergence des prix, le tiers payant contre la substitution, et le nouvel accord caisses-pharmaciens sur l’objectif de pénétration des génériques à 75 %. Autant de mesures qui illustrent, selon le président du Leem, «le mépris dans lequel sont tenues les activités industrielles et les exigences de management de nos entreprises».
L’accord-cadre reconduit.
Malgré cela, Christian Lajoux reste persuadé «qu’il n’y a pas d’alternative au dialogue et au contrat» avec les pouvoirs publics. Et donne en exemple l’accord-cadre (la convention passée entre l’industrie pharmaceutique et les pouvoirs publics) renouvelé pour trois ans, et qui devrait faire prochainement l’objet d’avenants sur les points suivants : meilleur respect de la propriété intellectuelle par les génériqueurs, mise en place d’études post-AMM qui renforcent le suivi et la sécurité, et reconnaissance de la procédure de dépôt de prix (certaine liberté des prix) pour les médicaments disposant d’une Asmr (amélioration du service médical rendu) de niveau 4.
Pour Christian Lajoux, «ces avancées sont positives, mais elles ne résolvent pas les difficultés de gouvernance liées à la multiplicité des lieux de décision et à l’action comptable de l’assurance-maladie».
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