« Avant le port des vêtements, l’aspect du pénis humain, non rétractile, était immédiatement visible par les partenaires féminines potentielles. » À partir de cette constatation, naît une question : la taille du pénis a-t-elle pu subir la pression du choix des femmes au cours de l’évolution ? La question apparaît encore plus pertinente quand on se réfère aux études phylogénétiques chez l’animal, montrant l’effet des formes génitales dans le succès de la fertilisation, et donc leur importance en terme d’évolution.
Pour en avoir le cœur net, des chercheurs australiens (Brian Mautz et coll.) ont mis au point une étude sur la séduction masculine. Des étudiantes hétérosexuelles volontaires (n = 105, 26 ans en moyenne), ont été informées du thème général, sans qu’on leur précise les traits masculins sur lesquels porte le travail. Elles ont été chargées de donner une note de séduction à 53 vidéos de représentations numériques d’hommes en 3D et en taille réelle, projetées sur un mur.
Les images représentaient des hommes aux formes variées, y compris celle du pénis au repos.
Au total, les préférences des volontaires sont allées vers les silhouettes d’hommes grands, aux épaules larges et aux hanches plus étroites. Ce qui est un classique, moult fois démontré. Mais ce qui l’est moins, est qu’elles ont également inclus la taille du pénis parmi les critères de séduction. « Une sélection linéaire positive est détectée pour la taille du pénis, excepté pour les formes démesurément grandes », expriment Mautz et coll.
Leur étude montre que la taille du pénis est un signe plus fort de séduction d’une part chez les hommes plus grands comparativement aux plus petits, et d’autre part chez les hommes ayant un morphotype masculin (épaules larges, hanches étroites).
« De manière surprenante, cela montre que les grands pénis et les hautes tailles sont des éléments de même force d’attractivité », s’étonnent les auteurs.
Et de conclure : les résultats semblent confirmer l’hypothèse, dans l’espèce humaine, que les choix par les femmes de leurs partenaires sont à même d’avoir induit l’évolution vers des pénis plus grands. D’une manière plus large, la sélection sexuelle précopulatoire peut jouer un rôle dans l’évolution des traits génitaux.
Proc Natl Acad Sci, 8 avril 2013.
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