Même si l’effet favorable des statines est attribué à la baisse du LDL cholestérol, mais aussi de certains marqueurs de l’inflammation, comme notamment la CRP ultrasensible (CRP-us), ce dernier point est moins bien analysé. Dans ce contexte, l’étude CAP apporte des informations intéressantes montrant que, chez les coronariens stables, les modifications de la CRP-us induites par l’atorvastatine sont doses-dépendantes et indépendantes de la baisse du LDL cholestérol.
LANCÉE A l’initiative du Pr Jacques Bonnet (Inserm U441, Bordeaux), en collaboration avec l’équipe du Pr Jean Davignon (Montréal), l’étude CAP (Comparative Atorvastatin Pleiotropic Effects) s’est heurtée à de difficiles problèmes de recrutement, résolus grâce à la mobilisation d’équipes de recherche clinique d’Europe centrale et de l’Est. Cet essai prospectif, multicentrique, randomisé, en double aveugle, d’une durée de 26 semaines, a inclus 339 coronariens stables qui avaient un LDL cholestérol compris entre 0,5 et 1,5 g/l, des triglycérides inférieurs à 4 g/l et une inflammation modérée (CRP-us comprise entre 1,5 et 15 mg/dl). Après une période de wash-out de six semaines, ces patients ont été randomisés pour recevoir l’atorvastatine (Tahor, Laboratoire Pfizer), à rasion de 10 ou 80 mg/j.
Comme on pouvait s’y attendre, la baisse du LDL cholesterol a été significativement plus importante avec la posologie la plus forte (52,7 % contre 35,9 % ; p < 0,001), cela dès la cinquième semaine, avec un maintien de l’effet dans le temps. Quatre-vingt-douze pour cent des patients du groupe atorvastatine 80 mg ont atteint l’objectif de 1 g/l de LDL cholestérol, contre 77 % dans le groupe 10 mg.
Une différence significative sur la CRP.
En ce qui concerne la CRP-us, on note une différence tout aussi significative en faveur de la posologie la plus forte : – 36,4 % versus – 25 % à la cinquième semaine, alors que, à partir de cette date, les taux sont restés stables dans le groupe 10 mg. Le bénéfice anti-inflammatoire a augmenté encore progressivement dans le groupe 80 mg (– 57,1 % à 26 semaines). L’étude CAP confirme que l’action de l’atorvastatine sur l’état inflammatoire est cliniquement indépendante des effets connus sur la baisse du LDL cholestérol (moins de 8 % de la variation de la CRP-us s’expliquant par la baisse du LDL cholestérol), phénomène qui avait déjà été observé dans l’étude Prove-it, à la phase aiguë du syndrome coronaire. Signalons enfin que l’étude CAP s’inscrit dans le programme de développement de l’atorvastatine (Tahor), visant notamment à démontrer l’efficacité et la bonne tolérance de Tahor 80 mg : MIRACL ( versus placebo à la phase aiguë du syndrome coronaire) ; TNT ( versus Tahor 10 mg chez des coronariens stables), IDEAL ( versus simvastatine 20 mg et 40 mg/l chez des coronariens stables) et SPARCL ( versus placebo chez les patients ayant des antécédents d’accident vasculaire cérébral).
D’après une conférence de presse organisée par le Laboratoire Pfizer.
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