O N s'intéresse depuis quelque temps à la parathormone dans l'ostéoporose postménopausique. En juin 1999, au Congrès annuel de la Société américaine d'endocrinologie (San Diego), l'équipe du Pr Arnaud (San Francisco) faisait état de ses travaux : avec une version synthétique de la PTH, combinée à l'hormonothérapie substitutive, la vitamine D et le calcium, on a observé un retour de la masse osseuse à un niveau préménopausique (« le Quotidien » du 18 juin 1999).
Un an plus tard, au Congrès international sur l'ostéoporose (Chicago), une autre étude montrait une augmentation de la masse osseuse de 12 % au niveau vertébral et de 4,4 % au niveau de la hanche chez des femme ménopausées sous combinaison de PTH et d'estrogènes (« le Quotidien » du 20 juin 2000).
Un nouveau travail international (Robert Neer et coll.), auquel participe l'équipe du Pr Arnaud, suggère maintenant un effet bénéfique sur le risque de récidive fracturaire.
Cette étude a porté sur 1 637 femmes ménopausées ayant déjà eu une fracture vertébrale. De façon randomisée, ces femmes ont reçu chaque jour en sous-cutané soit de la PTH (en fait, sa version 1-34, c'est-à-dire les 34 premiers acides aminés, responsables des effets biologiques) à deux dosages (20 ou 40 µg), soit un placebo. Le suivi moyen a été de vingt et un mois.
Augmentation de la densité osseuse
De nouvelles fractures vertébrales sont survenues chez 14 % des femmes du groupe placebo contre 5 et 4 % des femmes sous PTH 20 et 40 µg ; dans les groupes 20 et 40 µg, le risque relatif (RR) de fracture était de 0,35 et de 0,31. Des fractures non vertébrales ont été observées chez 6 % des femmes du groupe placebo et 3 % de celles des groupes traités (RR : 0,47 et 0,46). Par rapport au gain sous placebo, la densité minérale osseuse des groupes à 20 et 40 µg était supérieure de 9 et 13 % au niveau vertébral et de 3 et 6 % au niveau du col fémoral ; le gain par rapport au placebo a été de 2 et 4 % sur la densité osseuse du corps entier.
L'étude - qui a été interrompue prématurément en raison d'un risque cancérogène évoqué chez l'animal à de fortes doses données à vie - a retrouvé une bonne tolérance : nausées et céphalées occasionnelles.
« Le traitement de l'ostéoporose postménopausique avec la PTH (1-34) décroît le risque de fractures vertébrales et non vertébrales, accroît la densité minérale osseuse du corps entier et est bien toléré. La dose de 40 µg accroît la densité osseuse plus que la dose de 20 µg, mais a des effets similaires sur le risque fracturaire et peut entraîner davantage d'effets secondaires », concluent les auteurs.
« New England Journal of Medicine » du 10 mai 2001, pp. 1434-1441.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature