Il existe aujourd'hui des traitements efficaces pour diminuer le risque de fracture en cas d'ostéoporose, et, parmi ceux-ci, le risédronate est parmi les plus efficaces. Il permet de diminuer très rapidement le risque de fractures vertébrales et non vertébrales, dès le sixième mois de traitement. A un an, la réduction du risque de fractures vertébrales est de 60-70 % dans les ostéoporoses postménopausique et cortisonique.
Si la réduction de la survenue des fractures reste l'objectif premier du traitement, diverses méthodes de mesure permettent de mieux explorer et comprendre les modes d'action des thérapeutiques et d'en expliciter l'efficacité. Un des moyens les plus utilisés est la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) par absorptiométrie biphotonique à rayons X. Néanmoins, si, selon l'OMS, cette technique se révèle irremplaçable pour le diagnostic, sa validité pour prédire l'efficacité antifracturaire des traitements est remise en question. Selon le Dr Roux, la diminution de la DMO est, certes, un bon indicateur de l'augmentation du risque de fracture, mais n'est pas le seul.
L'âge et le nombre de fractures préexistantes sont aussi à prendre en compte. Le Dr Roux souligne que l'augmentation de la DMO sous traitement n'est pas proportionnelle à la réduction du risque de fracture. Elle ne permet d'expliquer (selon les études) qu'entre 4 et 28 % de la diminution de l'effet antifracturaire d'un traitement.
Des agents antiostéclastiques
Il existe d'autres moyens d'évaluer l'efficacité antifracturaire rapide d'un traitement et, parmi eux, l'étude de la qualité de l'os semble être l'une des clés permettant de comprendre l'effet des agents antiostéclastiques. Le Dr Erick Legrand rappelle qu'un haut niveau de remodelage osseux indique un risque fracturaire accru et que, à l'échelon individuel, les marqueurs du remodelage restent encore un témoin imparfait de ce risque. On observe, lors de l'évaluation de l'effet antifracturaire des bisphosphonates, une diminution rapide des marqueurs de la résorption, maximale entre trois et six mois. Cet effet coïncide avec la diminution du risque de fracture, l'augmentation maximale de la DMO étant plus tardive.
Les travaux récents de R. Eastell et P. Delmas (présentés lors de ce congrès) montrent que les variations précoces (de trois à six mois) des marqueurs de la résorption peuvent expliquer environ les deux tiers de l'effet antifracturaire du risédronate. Mais cette relation n'est pas linéaire.
Enfin, la microarchitecture apparaît comme un paramètre important de l'architecture de l'os. Lors du symposium organisé par l'Alliance pour une meilleure santé osseuse, le Dr Claude-Laurent Benhamou a exposé deux études récentes qui montrent, pour l'une, chez le cochon nain, pour l'autre, chez la femme ménopausée, que la modification des paramètres de la microarchitecture pouvait expliquer l'effet antifracturaire précoce du risédronate. L'étude chez le cochon nain met en évidence une amélioration des paramètres de la microarchitecture dans le groupe sous risédronate par rapport au groupe ovariectomisé.
La microarchitecture trabéculaire
Dans l'étude réalisée chez les femmes ménopausées ostéopéniques, l'absence de traitement efficace conduit à une altération de la microarchitecture trabéculaire, alors que le risédronate préserve l'os de cette altération, comme le montre la mesure de différents paramètres, tels que le marrow star volume (espace vide de travées) qui est augmenté dans le groupe placebo par rapport au groupe risédronate.
Pour le Dr Benhamou, le risédronate est, à ce jour, le seul bisphosphonate à avoir prouvé son efficacité dans la préservation de la microarchitecture de l'os. Il suggère que c'est cette action sur la microarchitecture qui peut expliquer une grande partie de l'effet antifracturaire précoce du risédronate.
Congrès de la SFR 2002. Symposium organisé par l'Alliance pour une meilleure santé osseuse (Laboratoires Aventis et Procter & Gamble).
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