Chaque année, en France, plus de 130 000 fractures sont liées à une ostéoporose. Toutefois, 20 % des femmes seulement sont orientées vers un dépistage de l'affection. En outre, on estime que plus de 40 % des femmes de 50 ans sont victimes d'une fracture ostéoporotique avant la fin de leur vie. Des chiffres alarmants, d'autant que ces fractures s'accompagnent de douleurs, d'une altération de la qualité de vie et d'une augmentation de la mortalité à cinq ans.
Les spécialistes soulignent les valeurs prédictives de la fracture du poignet et de la première fracture vertébrale (ou « tassement vertébral », à distinguer du « pincement discal ») multipliant par 2 à 4 le risque de fracture ultérieure. Or nous disposons actuellement d'un moyen de dépistage précoce, l'ostéodensitométrie (seul examen permettant une mesure fiable de la densité minérale osseuse), ainsi que de traitements préventifs et curatifs pour lutter contre les effets de l'ostéoporose postménopausique. D'où l'objectif fixé par la BJD (The Bone and Joint Decade, la « Décennie des os et des articulations »), à savoir la réduction de 20 % en 10 ans de l'incidence des fractures du col du fémur.
Peu de femmes prises en charge
Toutes les femmes ménopausées qui ont souffert d'une fracture devraient pouvoir bénéficier d'une ostéodensitométrie, et par là d'un diagnostic précoce de l'ostéoporose. Le non-remboursement de cet examen est considéré comme l'une des raisons du faible pourcentage de femmes ostéoporotiques prises en charge. Aux dernières nouvelles, l'ostéodensitométrie a été bien reconnue comme un outil diagnostique, le dossier est bien avancé et devrait aboutir d'ici à la fin de l'année, grâce à l'action du ministère de la Santé.
En outre, les enquêtes épidémiologiques ont permis d'identifier des facteurs de risque exposant à un risque accru d'ostéoporose, tels que le sexe féminin, l'origine ethnique, l'avancée en âge, la survenue d'une fracture pour un traumatisme minime, des antécédents maternels de fracture du fémur, un IMC supérieur à 19 kg/m2, une carence estrogénique précoce, des maladies endocriniennes, rhumatismales ou digestives, la sédentarité, une prise de médicaments nocifs pour l'os (glucocorticoïdes, agonistes de la GnRH).
Lors de la Journée nationale contre l'ostéoporose, le samedi 18 octobre, organisée par le GRIO (Groupe de recherche et d'information sur les ostéoporoses) et le CNR (Conseil national de rhumatologie) à la veille de la Journée mondiale contre l'ostéoporose (le 20), de nombreux acteurs de santé seront mobilisés pour informer le public sur les conséquences fracturaires de la maladie et sur la possibilité de dépistage et de la prévention. On remettra aux visiteurs un questionnaire des facteurs de risque d'ostéoporose permettant d'évaluer leur risque personnel pour cette affection. Outre les conférences-débats animées par les médecins, le Parcours de bonne santé osseuse sera constitué d'ateliers, tels que la maison visant à sensibiliser aux risques de chutes au domicile, la démonstration d'exercices physiques adaptés, l'atelier « Découverte de l'ostéoporose », l'atelier « Diététique », le jeu interactif des 1 000 mg de calcium, etc. Quinze villes participeront activement à cette journée nationale, menée avec le soutien de l'IOF (International Osteoporosis Foundation) et la BJD : Lille, Berck, Amiens, Béthune, Valenciennes, Lyon, Strasbourg, Nancy, Saint-Etienne, Bordeaux, Nantes, Orléans, Nice, Clermont-Ferrand et Toulouse.
Pour toute information détaillée, le public peut dès à présent consulter le site du GRIO : www.grio.org.
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