Les observations humaines et sur des modèles animaux d'ostéoporose montrent que les androgènes ont une action stimulante sur la formation osseuse et qu'ils induisent une augmentation significative de la masse osseuse. Jusqu'à présent, les tentatives de traitement de l'ostéoporose par les androgènes se sont heurtées aux effets indésirables hormonaux, tant chez l'homme (impact sur la prostate) que chez la femme (effet virilisant).
Aussi cherche-t-on à mettre au point des composés qui se lieraient aux récepteurs aux androgènes mais seraient dénués, autant que possible, d'effets hormonaux. On a choisi d'appeler de telles molécules SARMS (Selective Androgen Receptor Modulators), par analogie avec les SERMS (Selective Estrogen Receptor Modulators).
Plusieurs équipes travaillent sur cette nouvelle voie thérapeutique. Des chercheurs japonais ont rapporté, lors du dernier Congrès de l'ASBMR*, avoir mis au point un ensemble de composés non stéroïdiens liant les récepteurs aux androgènes. Les premiers tests d'évaluation de la sélectivité tissulaire ont été menés chez l'animal et deux composés ont montré, chez le rat, un accroissement de la densité minérale osseuse aussi importante que le propionate de testostérone, sans affecter la masse prostatique.
Augmentation de la masse osseuse fémorale
Ces composés donnés à des rates ovariectomisées ont produit une augmentation de la masse osseuse fémorale, ce que les estrogènes, antirésorptifs, ne produisent pas.
Ce qui laisse penser que ces composés, actuellement désignés par K1 et K2, ont une activité similaire aux androgènes naturels avec des effets virilisants moindres.
Le concept de sélectivité tissulaire permet de chercher des composés spécifiques, interagissant avec différents récepteurs nucléaires. C'est le cas des androgènes. Le récepteur aux androgènes est largement distribué dans les tissus reproducteurs et autres : prostate, vésicules séminales, organes génitaux externes féminins et masculins, glandes génitales, mais aussi cur, cheveux, thyroïde, foie, hypophyse, certaines régions cérébrales, etc.
Pour constituer des produits efficaces contre l'ostéoporose, les SARMS doivent alors avoir un impact osseux positif, améliorer la masse musculaire, stimuler la libido, sans présenter les effets secondaires (virilisation et augmentation des LDL).
Présentation de K. Furuya et coll. Kaken Pharmaceutical, Kyoto, Japon, au 23e Congrès de l'American Society for Bone and Mineral Research, Phoenix, Etats-Unis.
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