Pathologie grave dont la fréquence augmente avec l'âge, l'ostéoporose concerne 30 % des femmes de plus de 50 ans et 50 % des femmes de plus de 60 ans, le risque augmentant avec l'âge. Dans une moindre proportion, cette pathologie atteint également 13 % des hommes de plus de 50 ans.
Selon une étude, réalisée à la demande du ministre de l'Emploi et de la Solidarité et du secrétaire d'Etat à la Santé et à l'Action sociale et remise en juin 2000, il apparaît que l'ostéoporose concernerait en France entre 20 et 30 % des femmes ménopausées, soit de 2 à 2,8 millions de personnes. Par ailleurs, sur 100 Françaises atteignant aujourd'hui l'âge de la ménopause, 31 présenteront une fracture (vertébrale ou de l'avant-bras) avant la fin de leur vie et de 17 à 19 une fracture du col du fémur.
La survenue de l'ostéoporose est favorisée chez la femme, dès la ménopause, par l'insuffisance ou l'arrêt de la production estrogénique. Les antécédents génétiques, une carence en vitamine D ou en calcium, le tabagisme, l'alcoolisme et la sédentarité constituent également des facteurs de risque courants. Il est primordial en matière de prévention d'avoir, dès l'enfance et à l'adolescence, une alimentation variée assurant un apport suffisant en calcium et en vitamine D.
Des traitements curatifs remboursés
Par ailleurs, aussi bien en prévention qu'en traitement curatif, sont indiqués : les traitements hormonaux substitutifs (sauf antécédent de cancer du sein et de l'utérus...) ; les bisphosphonates et un SERM (Selective Estrogen Receptor Modulator). Ces derniers traitements ne sont remboursés qu'en curatif, c'est-à-dire en cas d'antécédent de fracture ostéoporotique.
L'ostéoporose est décelable sur une radiographie, mais seule l'ostéodensitométrie permet d'en établir un diagnostic précoce. Cet examen permet de mesurer la DMO (densité minérale osseuse), outil d'appréciation du risque fracturaire chez la femme comme chez l'homme. Cet examen, qui peut être onéreux, n'est actuellement pas remboursé en France.
A la suite de ce constat, Osteo-Truck », premier centre de dépistage itinérant de l'ostéoporose, vient d'être créé. Ce vaste projet, aujourd'hui réalité, a été conçu à l'initiative de l'International Osteoporosis Foundation (IOF) et de la Croix Verte allemande, sous le patronage de la République italienne, du ministre italien de la Santé, du bureau italien du Parlement européen et du centre d'information italien des Nations unies. Sa concrétisation a été rendue possible grâce à « l'Alliance pour une meilleure santé osseuse », née du partenariat entre Procter & Gamble Pharmaceuticals et Aventis Pharma. Ont également participé le GE Medical Systems Lunar, l'International Council of Nurses (ICN) et, pour l'Italie, l'association « Ageing and Society ».
Aller au devant des femmes
L'ambition de cette action sans précédent est, d'une part, d'informer sur les traitements et le vécu de la maladie et, d'autre part, d'aller au devant des femmes pour leur donner les moyens concrets d'évaluer leurs risques individuels et, le cas échéant, de diagnostiquer la maladie.
Toutes les femmes qui le souhaitent, à partir de 60 ans, seront accueillies à bord du camion spécialisé par une infirmière qualifiée qui leur permettra d'évaluer leur risque ostéoporotique à l'aide de deux outils essentiels : un questionnaire « minute », constitué de 10 questions simples permettant de déterminer leurs facteurs de risques éventuels, et une ostéodensitométrie réalisée gratuitement. Une ample documentation favorisant une meilleure connaissance de l'ostéoporose sera également mise à disposition du public.
D'après les communications de P. Sochacewski, H. Minne, A. Sutcliffe, M.-C. de Vernejoul et G. Maalouf, lors du IInd International Media Seminar on Osteoporosis, Rome.
« Osteoporosis », exposition de Oliviero Toscani
Provocante mais cruellement réaliste, « Osteoporosis », une exposition de Oliviero Toscani, le célèbre photographe italien, accompagnera la tournée européenne du premier centre de dépistage itinérant de l'ostéoporose. Selon l'artiste, la vision des corps déformés par cette maladie aidera les femmes à prendre réellement conscience des conséquences auxquelles elles peuvent être exposées en l'absence de dépistage et de traitement. Ce témoignage par l'image veut constituer un manifeste vibrant de Toscani en faveur d'une meilleure information et donc d'une meilleure prise en charge.
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