La première application fut le genou : l'IRM remplaça avec bonheur les arthrographies invasives avec produit de contraste et commença à connaître une large utilisation en médecine du sport et en traumatologie. Dans la plupart des cas, l'IRM est devenue l'imagerie de première intention pour explorer des accidents ou des entorses de ski, facilitant et précisant les bilans des atteintes ligamentaires traumatologiques.Peu à peu, les indications s'étendirent aux autres grosses articulations, comme les hanches et les épaules.
Avec les progrès de la résolution, les articulations de plus en plus petites sont devenues visualisables. Ainsi, on obtient des images des articulations des doigts avec beaucoup de détails, grâce aux machines les plus récentes.
Si la traumatologie a la première bénéficié des apports de l'IRM, le démarrage a été plus long pour les maladies inflammatoires. La rhumatologie repose encore beaucoup sur la radiographie standard. Mais on sait que l'IRM permet le bilan d'atteintes polyarticulaires, comme dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde où l'IRM est en cours de validation. En étudiant les deux mains, on peut avoir une vision panoramique des atteintes articulaires.
Pour l'étude du rachis, l'IRM est devenue l'imagerie la plus informative dans les atteintes inflammatoires ou dégénératives (lombalgies, sciatiques).
Dans certains centres comme à Beaujon, on couple les images IRM et scanner pour faire le bilan d'une sciatique et connaître la participation discale. L'IRM est ensuite utilisée en postopératoire, s'il y a eu lieu.
Un autre grand volet des applications de l'IRM ostéoarticulaire est constitué par tout ce qui touche au squelette tumoral. D'abord, pour le bilan des lésions touchant la moelle osseuse (infiltration métastatique de toutes les tumeurs) ; l'IRM permet d'aider à la recherche des atteintes macroscopiques. Ensuite, pour le bilan des lésions osseuses elles-mêmes.
En perspective, un gain supplémentaire dans le domaine de la résolution, pour la visualisation de structures de plus en plus petites (tumeurs des doigts). On va aussi gagner en rapidité d'exploration, comme cela est en train d'être réalisé depuis trois ou quatre ans. La durée de l'examen tend à être plus courte.
L'imagerie corps entier est une perspective très importante. On explore déjà de plus en plus souvent le rachis en entier. L'exploration du corps entier va concurrencer la scintigraphie pour la recherche des métastases.
D'après un entretien avec le Dr Antoine Feydy (hôpital Beaujon).
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