REFERENCES
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Mal de mer
On sait que le déplacement sur un bateau en mer agitée peut générer des nausées, des vomissements, ainsi qu'un état de malaise plus ou moins marqué avec déséquilibre, signes neurovégétatifs et somnolence. Ce « mal de mer », provoqué, d'une part, par la surstimulation vestibulaire inhabituelle et, d'autre part, par un conflit sensoriel entre les afférences visuelles et vestibulaires, est encore plus gênant à l'intérieur du bateau. A l'air libre, avec l'horizon comme référence, les symptômes sont moindres.
De nombreuses études ont été réalisées aussi bien sur les collectifs civils que militaires, ainsi que des expérimentations animales.
Susceptibilité individuelle
Ces études ont démontré qu'il existe une susceptibilité individuelle très variable ne dépendant que partiellement de l'habituation. Chez l'humain, les femmes sont en général plus atteintes que les hommes, et les danseurs (et gymnastes) sont étonnamment une sous-population particulièrement sensible au mal de mer.
La signification pathophysiologique du mal de mer correspond, d'une part, à un réflexe de protection contre une surstimulation sensorielle ; d'autre part, une autre hypothèse tend à interpréter ces symptômes désagréables comme un stress sur l'organisme générant un reparamétrage du système visuo-vestibulaire et proprioceptif par l'intermédiaire d'une sécrétion accrue de certaines hormones et neurotransmetteurs. Le reparamétrage inverse correspond à la survenue des mêmes symptômes lors du débarquement, et il est particulièrement observé chez les plaisanciers de sexe féminin. Il ne dure que de quelques heures à quelques jours. Parfois, il peut perdurer des mois et constituer un handicap majeur.
Substances vasoplégiques
Les symptômes du mal de mer peuvent être minimisés par la prise de médicaments vestibuloplégiques. Les substances sous forme de chewing-gum agissent plus rapidement et ont moins d'effets secondaires que les substances sous forme de comprimés ou de suppositoires. Pour des croisières de longue durée, il est recommandé de limiter la consommation des substances vestibuloplégiques afin de ne pas entraver les mécanismes de l'habituation.
Accessoires
D'autres accessoires, dont l'efficacité est moins prouvée scientifiquement, existent : bracelets et colliers de cuivre, lunettes avec horizon artificiel... Le plus efficace semble être l'entraînement sur le bateau, ainsi que la physiothérapie vestibulaire, plus particulièrement par la stimulation optocinétique.
PLONGEE SOUS-MARINE
Dysbarisme et aéro-embolisme
Les oreilles représentent le point faible du plongeur, qu'il pratique son activité en loisir ou dans le cadre de sa profession. L'oreille externe, l'oreille moyenne et l'oreille interne peuvent être lésées. Les deux principaux mécanismes mis en cause sont d'une part le dysbarisme, et d'autre part l'aéro-embolisme. L'atteinte du vestibule a un caractère de gravité pouvant mettre en jeu la vie du plongeur ou de ceux qui l'accompagnent. Les barotraumatismes surviennent à la descente. Ils peuvent déterminer une otite barométrique, une perforation tympanique ou une fistule périlymphatique.
Dans ces deux derniers cas, des vertiges intenses peuvent survenir. A la remontée, c'est le vertige alternobarique qui peut désorienter le plongeur. En pratique, les accidents d'aéro-embolisme n'existent qu'après plongée en scaphandre.
Illusions sensorielles
A côté de ces accidents vestibulaires, le plongeur peut être sujet à de véritables cinétoses ou à des illusions sensorielles qui peuvent perturber ses activités. L'intensité de ces troubles dépend du plongeur lui-même et de son équipement, mais surtout des conditions du milieu.
Enfin, la pathologie vestibulaire et les pathologies de l'oreille interne en général sont souvent des contre-indications à la pratique de la plongée sous-marine. La contre-indication absolue chez les patients opérés d'otospongiose est actuellement discutée.
BOXE
Le boxeur est un sportif de haut niveau qui, comme n'importe quel sportif, va améliorer ses performances à force d'entraînement. Le nombre de combats, d'années de carrière et l'âge (relativement avancé) auquel les boxeurs arrêtent leur activité n'altèrent pas la qualité de l'équilibre. Au contraire, ils tendent à l'améliorer. Les boxeurs semblent négliger les informations visuelles car ils ont de meilleures performances les yeux fermés. Les KO ne détériorent que très peu l'équilibre. En revanche, une défaite avant la limite (ce qui est plus fréquent) durant un combat « dur » est parfois plus traumatisante qu'un vrai KO. Le nombre de défaites et les combats trop rapprochés dégradent les performances de l'équilibre postural. Cela souligne l'importance du repos entre les rencontres et pousse à réfléchir sur les entraînements trop durs, qui sont parfois de véritables matchs, et devraient être comptabilisés par l'entraîneur et le médecin sportif comme un véritable combat.
SKI
Le mal du ski
Un malaise avec sensation d'illusion de mouvement et de déséquilibre, parfois accompagné de nausées et de vomissements, peut apparaître lors de la pratique du ski alpin. Cette situation décrite pour la première fois chez 11 personnes en 1995 a depuis été retrouvée chez des centaines de personnes se plaignant occasionnellement ou fréquemment de mal de ski. Il n'est pas rare que les personnes atteintes aient renoncé à la pratique du ski à cause des symptômes désagréables provoqués. L'examen plus approfondi de ces personnes a confirmé la présence fréquente d'anomalies ophtalmologiques mineures.
Les jours blancs
Le mal de ski se manifeste typiquement les jours de brouillard (« jours blancs »), caractérisés par une visibilité réduite et une perte des contrastes. L'affection semble représenter une forme particulière de la cinétose induite par une hyperstimulation vestibulaire inhabituelle et des informations sensorielles contradictoires entre les afférences visuelles, vestibulaires et le système somato-sensoriel.
Descente en slalom sur une pente bosselée
L'hyperstimulation vestibulaire est provoquée lors de la descente en slalom sur une pente bosselée. L'information sensorielle contradictoire est principalement due à un contrôle visuel insuffisant lors d'une visibilité réduite dans un environnement uniformément blanc, particulièrement par jour blanc. Les problèmes ophtalmologiques mineurs détectés chez la majorité des personnes semblent constituer un handicap supplémentaire agissant dans le même sens. Finalement, les afférences somato-sensorielles sont altérées en raison du port des chaussures de ski et des skis eux-mêmes. Le mal de ski peut survenir même en basse altitude et sa physiopathologie est clairement différente du mal aigu des montagnes, celui-ci survenant essentiellement en haute altitude (> 3000 m). Les symptômes du mal de ski peuvent être soulagés par des médicaments antivertigineux.
D'après les communications de R. Hausler, P. Bordure et M. Toupet, dans le cadre du congrès Vertiges 2003 organisé avec de le soutien de la fondation d'entreprise Solvay Pharma.
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