« Le médecin doit formuler ses prescriptions avec toute la clarté indispensable », indique le début de l’article 34 du code de déontologie médicale. Du strict point de vue calligraphique, nombre de praticiens ont du mal à se conformer à cette disposition : ils rédigent souvent leurs prescriptions en urgence et leur mauvaise écriture est proverbiale. La question n’est pas qu’esthétique. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, alors appelée AFSSAPS) avait même lancé en 2006 une alerte sur les risques d’accidents dus à la mauvaise compréhension des ordonnances.
Les Indiens auraient-ils trouvé un moyen de rendre les prescriptions médicales plus lisibles ? Le comité exécutif du Medical Council of India vient en tout cas de proposer une mesure originale. Cette instance, qui a pour charge la formation médicale dans l’ensemble du pays, a recommandé aux praticiens d’écrire leurs ordonnances en majuscules.
Réduire les erreurs
Le Dr Mehta, président du Medical Council of India, a expliqué cette décision à « l’Indian Express » : « Le comité ressentait de manière unanime que les noms des médicaments et les dosages ne sont pas toujours clairement écrits dans les ordonnances, ce qui entraîne une grande confusion pour les patients et pour les pharmaciens. »
La décision a été majoritairement saluée parmi les médecins et commentateurs interrogés par la presse indienne. « Cela va réduire la confusion », a indiqué à l’Indian Express le Dr Rai, secrétaire de l’Indian Medical Association. « Cette décision mérite d’être applaudie, a déclaré K.V. Babu, un militant du Kerala interrogé par " The Hindu ". Une différence d’une lettre seulement dans le nom d’un médicament peut entraîner des problèmes pour le patient. »
Pourtant, certains praticiens dénoncent la surcharge de travail que peut entraîner la mesure : « Cela va ralentir le rythme d’écriture pour un médecin qui voit des centaines de patients par jour », a expliqué au « Times of India » le Dr Talwar, ancien responsable du Medical Council of India.
Mais l’informatisation devrait venir à bout de ce problème de surcharge de travail, si l’on en croit le Dr Chakravarthy, médecin et écrivain cité par « The Hindu » : « Cela forcera de nombreux médecins à imprimer leurs ordonnances », estime-t-il.
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