Une étude parue dans le « Lancet », menée par F. Hadzisellmovic et coll., a comparé les résultats histologiques et les spermogrammes de 31 patients ayant subi une orchidopexie précoce dans leur enfance. Six d'entre eux présentaient une cryptorchidie bilatérale et vingt-cinq, unilatérale. Les patients ont été suivis régulièrement pendant vingt ans.
A ce moment, on a procédé à l'obtention d'un spermogramme. Si celui-ci était anormal, un second spermogramme de contrôle était effectué (dans tous les cas, le second résultat était conforme au premier). Les résultats ont confirmé que l'âge de l'intervention influait sur le taux de cellules germinales, celui-ci étant normal chez les enfants opérés avant l'âge de 6 mois et inférieur chez les autres (< 40 x 10 puissance 6, corrélation négative âge, taux de cellules ; p < 0,0001). En revanche, contrairement à ce que l'on aurait pu attendre, les résultats du spermogramme ne diffèrent pas significativement selon le fait que l'histologie testiculaire soit normale ou non et, donc, selon l'âge de l'intervention : le spermogramme était normal dans les mêmes proportions pour les enfants opérés avant l'âge de 6 mois (136 x 10 puissance 6 spermatozoïdes) ou après l'âge de 6 mois (96 x 10 puissance 6 spermatozoïdes p = 0,28).
Un critère autre que le nombre de cellules germinales semble donc déterminant pour la fertilité future des jeunes garçons.
Testostérone et gonadotrophines
On sait que la maturation des gonocytes en spermatogonie Ad s'effectue sous l'influence de la testostérone et des gonadotrophines dans la période postnatale ; or 94 % des patients présentant des cellules matures lors de la biopsie avaient un spermogramme normal à l'âge adulte. En revanche, celui-ci était presque toujours anormal (92 %) lorsque les cellules Ad étaient absentes, indiquant un défaut de maturation des cellules germinales. Parmi ces patients, on notait même des cas d'oligospermie sévère (< 5. 10 puissance 6 pour 5 cas), voire d'azoospermie pour 4 patients. Ces cas de défaut de maturation des gonocytes en cellules Ad a été observé chez des patients souffrant d'un syndrome de résistance complète aux androgènes.
Ainsi, c'est bien la transformation et la maturation des gonocytes en spermatogonie Ad qui serait un indicateur valable de la fertilité à venir des patients subissant une orchidopexie avant l'âge de 2 ans. Cela renforce l'hypothèse proposée dans d'autres travaux de l'utilité d'un traitement par dose faible d'analogue de la LHRH chez les garçons à haut risque d'infertilité.
« The Lancet », 6 octobre 2001 ; 358 : 1156-57. Pr F. Hadzisellmovic, Kindertagesklinik Liestal, Suisse.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature