« CANDIDE » narre sous forme hautement satirique les aventures d’un jeune homme à l’optimisme inaltérable, amoureux de Cunégonde, fille du baron qui l’a élevé, amour rendu impossible par son statut de bâtard. Leurs errances autour du monde leur apprendront que la vie n’est ni bonne ni mauvaise et que le bonheur consiste à mener une vie simple et à « cultiver son jardin ».
En adaptant « Candide », le projet de Leonard Bernstein et de sa librettiste Lillian Helman était principalement la satire du maccarthysme, mais aussi d’épingler la religion. La satire de Voltaire dans son conte philosophique en 1759 « Candide, ou l’optimisme » était celle de la philosophie leibnizienne du « meilleur des mondes ».
Et la forme musicale ? Une comédie musicale, genre hautement américain, conçue comme un hommage à l’opérette européenne vu par le prisme de l’immense culture musicale de Bernstein. « Candide » en adopte certes le moule, mais c’est une véritable partition caméléon sertie de lyrics (textes chantés) et de scènes parlées philosophiques.
Si elle n’est guère donnée en France (l’Opéra de Rouen la programme cependant cette saison), « Candide » est au répertoire de nombreux théâtres lyriques des pays de langue anglaise. Au cours de ses cinquante ans d’existence, trois versions principales et de nombreuses variantes se sont succédé. Le Châtelet en a commandé une nouvelle au metteur en scène canadien et à Ian Burton pour ces représentations parisiennes qui seront une première dans la capitale. Cette coproduction avec le Teatro alla Scala de Milan sera dirigée par John Axelrod à la tête de l’Ensemble orchestral de Paris. William Burden sera Candide et Anna Cristy, Kim Criswell, Cunégonde et la Vieille Dame. A cette occasion, Lambert Wilson reprendra le chemin du théâtre lyrique pour interpréter le rôle parlé du docteur Pangloss.
Théâtre du Châtelet : 01.40.28.28.40 et www.chatelet-theatre.com. Du 11 au 31 décembre à 19 h 30 (le 17 à 17 h). Prix des places : 10 à 120 euros. La revue « l’Avant-Scène Opéra » a consacré son numéro 234 à « Candide », comme toujours source admirable et inépuisable de documentation et d’iconographie.
La version « définitive » sur DVD
Universal réédite sur DVD le légendaire concert londonien de 1989 que dirigeait le compositeur peu avant de disparaître. Bernstein tenait à ce projet qui lui permit d’en éditer une version « définitive », en quelque sorte officielle et comme un testament de cette oeuvre de jeunesse qu’il avait vu lui échapper au fil du temps par de nombreux remaniements et surtout de la diriger pour la première fois. Ce concert, qui fut maudit par la grippe qui sévissait et décimait chanteurs, musiciens et chef compositeur, est un vrai miracle. Par l’esprit qui y règne, le bonheur à l’état pur, sa distribution de très grand luxe (Christa Ludwig, ahurissante dans son numéro de Old Lady, June Anderson, Nicolaï Gedda et l’excellent Jerry Hadley en Candide). Bernstein, pour notre grand bonheur, ne peut s’empêcher d’être un merveilleux pédagogue et commente avant, après et même pendant ! Le maestro danse sur son podium, jouit de voir son enfant si bien servi et accueilli par le public du Barbican Center qui passe constamment des rires aux larmes. Frisson garanti ! Un coffret de CD a été réalisé dans la foulée au studio, avec les numéros musicaux seulement, précieux comme témoignage testamentaire, mais c’est évidemment le DVD qui s’impose. Un véritable trésor !
1 DVD Deutsche Grammophon/Universal et 1 coffret de 2 CD.
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