Pour la troisième année consécutive, l'APF tient ses Chantiers de l'accessibilité. Dans 84 villes de France, des actions « coups de poing » seront menées le mardi 16 septembre. L'objectif est de mettre en lumière les obstacles à la liberté de circulation de celles et de ceux qui ont une mobilité réduite, mais également de parents accompagnés d'enfants dans des poussettes. « Se déplacer, circuler, c'est exister. »
A Paris, les adhérents de l'APF se mobiliseront pour dénoncer le non-respect systématique des places de stationnement réservées. Les véhicules des contrevenants seront bâchés, en pleine rue, afin de sensibiliser le grand public aux conséquences de cet « incivisme généralisé ». A Evian, en Haute-Savoie, ville qui a accueilli le G8 en juin, aucun financement n'a été débloqué pour mener des projets d'accessibilité dans la cité. Aussi, au cri de « Le G8 est passé ; nous, on est coincés ! », plusieurs personnes prendront d'assaut la fontaine de la source d'Evian, en compagnie de guides de haute montagne qui s'encorderont avec des paraplégiques en fauteuil roulant.
Autre action : Claire, Henri et Eric, trois infirmes moteurs cérébraux, sont partis le 1er septembre d'Avignon, en fauteuil roulant et accompagnés par trois personnes en rollers ; ils arriveront dans la capitale le 16 et remettront au chef de l'Etat une pétition revendiquant l'accessibilité des transports publics.
Bus, trains, avions
Et il y a beaucoup à faire selon les données recueillies par l'association. Par exemple, 97 % des lignes d'autocars ne peuvent pas être utilisées par un handicapé ; 58 % des gares sont peu ou pas accessibles et dans 62 %, une assistance humaine est nécessaire pour qu'un handicapé puisse rejoindre les quais. A La Courtine, dans la Creuse, la rutilante gare TGV, inaugurée récemment à grands frais, est parfaitement accessible sauf... pour les personnes en situation de handicap ; car le trottoir d'accès à la station est trop haut.
Ce n'est guère mieux pour les bus urbains : pas moins de 980 lignes, soit 85,8 % des réseaux, ne sont pas aménagées ; 68 % des départements n'ont pas d'autobus équipés. Dans le métro (Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Rennes), 3 lignes sur 5 ne peuvent être empruntées par des personnes handicapées. Le tramway, en revanche, fait figure de bon élève : 16 lignes sur 18 sont complètement accessibles. Pour ce qui est de l'avion, « le tableau n'est pas folichon », commente l'APF : couloirs trop étroits, toilettes inaccessibles, places trop petites. Le transport associatif spécialisé, pour sa part, offre des horaires parfois incommodes avec des tarifs souvent plus élevés que dans les transports publics. Enfin, l'absence d'accès partiel ou total touche 87,5 % des navettes maritimes.
Or, rappelle l'Association des paralysés de France, l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par l'ONU le 10 décembre 1948, stipule que « toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat ». En France, les articles 49 et 52 de la loi d'orientation du 30 juin 1975 en faveur des handicapés ont instauré le principe d'accessibilité comme étant une obligation nationale. « C'est donc au mépris de la loi, souligne l'APF, que 3 000 000 d'individus demeurent en situation d'exclusion plus ou moins totale ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature