LA LIGUE NATIONALE contre le cancer s'associe avec le Laboratoire Merck Génériques pour lancer l'opération Solidarité Cancer. Une opération qui a pour objet de financer des projets visant à améliorer la qualité de vie des patients et à renforcer la lutte contre le cancer en s'attaquant aux inégalités.
Ce nouveau programme de la Ligue débute avec un don de 1 200 000 euros, du Laboratoire Merck génériques. Il sera articulé autour de deux grandes thématiques, le bien-être des patients et la précarité.
«Aujourd'hui, les malades ne demandent plus seulement une bonne qualité des soins, ils veulent également une meilleure prise en charge globale, ce qui implique une qualité de vie pendant les soins et après les soins», explique le Pr Henri Pujol, président de la Ligue.
Comme elle avait ouvert précédemment dans les hôpitaux des espaces d'information dédiés à la cancérologie (ERI), la Ligue poursuit dans sa logique d'actions pour le malade, en créant cette fois dans sept sites pilotes des espaces de « détente », destinés à permettre au patient de se réapproprier son corps et son image, de se réconcilier avec son apparence. Seront proposés soins esthétiques, relaxation et activités physiques adaptées. «Nous voulons par exemple offrir à une femme la possibilité de bénéficier de soins esthétiques, pendant les trois heures qu'elle passe à l'hôpital en chimio pour son cancer du sein. En ce qui concerne l'activité physique, poursuit le Pr Pujol, nous savons déjà qu'elle permet de réduire le nombre de cancers, mais selon des études non encore confirmées, cela réduirait également le nombre de rechutes.» Chaque site comprendra un lieu d'accueil à l'hôpital et un autre en ville dans les locaux de la Ligue, afin de ne pas obliger le patient à retourner à l'hôpital lorsque cela n'est pas nécessaire.
L'accès à la prévention.
La consommation quotidienne de fruits et de légumes permet une réduction de 20 % sur la totalité des cancers. Partant de ce constat, la Ligue a multiplié les opérations d'information sur le sujet, comme les campagnes d'étiquetage des fruits en 2005 et 2006. Les ventes avaient alors augmenté de 15 %, mais la Ligue s'était rendu compte que les populations les plus pauvres n'avaient pas été touchées.
«Ces populations ne sont pas seulement écartées de l'accès aux soins, elles échappent également à la prévention et au dépistage, constate Christophe Leroux, de la Ligue. Il est nécessaire de développer des programmes spécifiques, comme celui pour le dépistage du cancer du sein que nous menons avec les régies des 140quartiers prioritaires qui fait appel à des traductrices et des femmes gynécologues.»
En utilisant le réseau des régies quartiers (structure d'insertion par l'action économique), la Ligue va lancer des actions de sensibilisation auprès de 1 000 familles à revenu modeste, afin de mettre en évidence le frein économique pesant sur l'hygiène alimentaire. Cela nécessitera des accords avec vendeurs et réseaux de distribution en vue d'obtenir une baisse du prix de vente.
L'opération Solidarité Cancer financera également plusieurs projets de recherche sur les liens existant entre précarité et prévention, d'une part, entre précarité, diagnostic et traitement des cancers, d'autre part, ainsi que trois bourses de thèse sur les incidences psychosociales du cancer.
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