UN NEUROCHIRURGIEN, un chirurgien orthopédiste, un chirurgien du rachis, un chirurgien maxillo-facial, un ophtalmologiste, deux réanimateurs, un infirmier anesthésiste, un infirmier de bloc, un kinésithérapeute. En tout, dix spécialistes seront présents sur les stades sous la responsabilité d’un médecin du sport pour intervenir en cas de blessure lors des matchs de rugby internationaux qui se dérouleront en France cette année (trois matches lors du Tournoi des six nations et quatre à l’occasion de la tournée d’automne). L’accord signé par le président de la Mutualité française, Jean-Pierre Davant, et celui de la FFR, Bernard Lapasset, prévoit la mobilisation d’une armada médicale. Concrètement, pour chaque match, ce dispositif, qualifié de «novateur» et d’ «avant-garde», devrait permettre de répondre à toutes les situations. Deux cas de figure sont possibles : la blessure est bénigne et, dans ce cas, les soins seront effectués sur place. «Cela requiert un grand professionnalisme pour que le joueur puisse rentrer rapidement sur le terrain, commente le Pr François Laborde, responsable du département chirurgie cardiaque de l’Institut mutualiste Montsouris (IMM), qui assure la coordination de l’ensemble. Si trois points de suture doivent être effectués, il ne faut pas mettre vingt minutes pour les faire.»
La fracture du larynx de Jérôme Thion.
Dans le cas d’une blessure importante, il faut «prévoir un plan d’évacuation vers un hôpital de repli mobilisé avec du personnel d’astreinte dédié exclusivement au joueur et des ambulances.»
C’est ce second volet du dispositif qui avait été activé le 26 novembre 2005, lors d’une phase de rodage, en faveur de Jérôme Thion, deuxième ligne de l’équipe de France de rugby. Ce joueur impressionnant (1,99 m pour 116 kilos) avait été victime d’une fracture du larynx à l’occasion de la rencontre France-Afrique du Sud. Un accident peu courant, pour lequel le diagnostic avait été posé très vite par l’équipe des médecins de la Mutualité française ; Thion, qui avait perdu l’usage de la voix et qui éprouvait des difficultés respiratoires, avait été transféré immédiatement à l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Percy, à Clamart, où il était resté cinq jours. Dès le début de l’année, le rugbyman pouvait à nouveau jouer.
Depuis le lancement de ce partenariat, 18 joueurs, dont huit du XV de France, et deux personnes du staff des équipes ont été soignés. Sept sportifs ont dû être évacués vers un établissement. Cet encadrement médical de très haut niveau semble répondre à la nécessité d’un sport où, comme le souligne Jean-Pierre Davant, «les chocs peuvent être lourds de conséquences pour toute la partie haute du corps si le traumatisme n’est pas très vite diagnostiqué.»
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature