L'objectif de progression des dépenses d'assurance maladie va « s'infléchir » et « sera fixé à 2,9% en 2011 et 2,8% en 2012 », a annoncé jeudi le président Nicolas en conclusion d'une réunion sur les déficits publics à l'Elysée. Cet objectif était de 3,3% en 2009 et est fixé à 3% cette année, a rappelé le chef de l'Etat. « Alors qu'il a parfois été difficile de respecter l'objectif de dépense maladie, toutes les mesures seront désormais prises pour qu'il soit atteint. Ce sera le cas dès 2010, où nous tiendrons le 3% annoncé » a-t-il assuré aux participants de la deuxième session de la conférence sur les déficits publics.
Le chef de l’Etat a souhaité que les propositions du rapport de Raoul Briet sur les dépenses de santé soit mises en oeuvre, en particulier l'abaissement du seuil d'alerte - fixé aujourd'hui à 0,75% - à 0,5% d'ici 2012-2013. De plus, « le rôle du comité d'alerte sera étendu » et il pourra désormais « se prononcer ex-ante sur la construction de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie » a-t-il précisé. De plus, afin de limiter le déficit de la Sécu, la mise en oeuvre des mesures nouvelles votées dans l'Ondam seront conditionnées au respect de cet objectif de dépenses. « De même, une fraction des dotations sera mise en réserve en début d'année et sera déléguée au fur et à mesure de la bonne exécution de l'objectif de dépenses maladie » a expliqué Nicolas Sarkozy. Le déficit du régime général de la Sécurité sociale s'est établi à 20,2 milliards d'euros en 2009, soit 3,2 milliards de moins que prévu dans le dernier budget de la Sécu, selon des chiffres quasi définitifs communiqués début avril par le ministère du Budget.
La CSMF a réagi rapidement et très négativement à de nouveau tour de vis sur les dépenses de santé. Evoquant des «mesures de rigueur comptable,» le syndicat de Michel Chassang a jugé complètement inateignables les objectifs de réduction des dépenses maladies annoncés par Nicolas Sarkozy: «tout est orchestré, avec des Ondam intenables, pour que la médecine de ville soit définitivement mise en coupe réglée et vouée à la disparition», dénonce le syndicat dans un communiqué. Dans ce contexte, la CSMF ne croit plus aux promesses du gouvernement et se montre persuadée que même le C à 23 euros, annoncé pour janvier 2011 est menacé.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature