Oncocha ou réseau oncologique de Champagne-ardennes. « Le premier plan cancer a institué de nouvelles obligations, via notamment les réunions de concertation pluridisciplinaires », se remémore le Dr Jean-Yves Roche, qui a quitté ses fonctions de chirurgien hospitalier pour devenir le coordinateur médical du réseau. Si la création de ce dernier en 2004, est venue, à l’origine d’une demande des tutelles, les professionnels de santé de Champagne avaient déjà pris, peu ou prou, l’habitude de participer à des réunions interdisciplinaires, en matière de suivi des pathologies cancéreuses. « Même s’il a fallu battre le rappel, à l’échelle régionale pour toucher le plus grand nombre de médecins possibles », reconnaît le Dr Roche. Aujourd’hui, Oncocha, c’e sont « quatre cents médecins spécialistes inscrits, dont soixante généralistes libéraux ». Ce qu’ils partagent ? Le dossier communicant en cancérologie, qu’ils exploitent lors des réunions de coordination pluridisciplinaires (RCP).
Le principe est simple. Un médecin, le référent, adresse, via son ordinateur, le dossier d’un de ses patients, dans le réseau, en vue d’un avis. Le médecin animateur programme un rendez-vous pour une prochaine RCP. Les médecins participants, spécialistes, examinent le dossier, et donnent leur avis. A charge pour le médecin coordinateur, en bout de chaîne, de veiller au bon retour de l’information au médecin référent qui a adressé le dossier du patient, le plus souvent un généraliste. « Le plus fantastique, c’est que tout s’est fait par informatique, s’enthousiasme le Dr Roche. Ces réunions virtuelles ont été rendues possibles d’une part grâce au travail fantastique de la société qui a obéi au cahier des charges – confidentialité, ergonomie et interactivité - que nous lui avions soumis, et d’autre part, par l’utilisation d’un logiciel garantissant la sécurisation des données. Sur ce dernier volet, tout le mérite en revient au Dr Jean-Yves Schlienger ».
Ce médecin généraliste qui exerce dans une maison médicale à la périphérie de Reims, est à l’origine de l’utilisation, par les professionnels de santé du réseau, de la messagerie cryptée apicrypt. « Au départ, l’analyse de la situation était la suivante : les médecins, tant libéraux qu’hospitaliers, étaient surbookés, et n’avaient donc pas de temps pour gérer un dossier partagé de cancérologie. Il fallait donc s’appuyer sur l’existant. Apicrypt était, utilisé par une grande majorité des médecins libéraux informatisés et par la quasi-totalité des établissements de soins. Les notions de sécurité mais aussi de compatibilité étaient évidemment essentielle », développe le Dr Schlienger.
Depuis que le réseau a trouvé sa vitesse de croisière, il y a environ trois ans, le généraliste de Cormicy estime que le suivi de ses patients souffrant de cancer n’est pas « plus chronophage que celui des patients diabétiques par exemple ». Reste que tous les membres du réseau, qui a dès le début, bénéficié du soutien des acteurs locaux (Urml, Cram, Mission régionale de santé ARH), mais aussi de l’Inca, ne sont pas aussi sereins que le Dr Schlienger. « Il nous faut encore convaincre davantage de médecins, analyse ainsi le Dr Roche, qui continue, régulièrement, ses tournées d’information libérales et hospitalières dans les quatre départements. Mais surtout, la grande inconnue demeure : « Oncocha est né du plan cancer 1. Je ne suis pas trop inquiet sur notre capacité à mettre en œuvre les directives du 2… ». Pour peu que la nouvelle Agence régionale de Santé ne bouleverse pas l’actuel équilibre champenois entre le monde hospitalier et ambulatoire.
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