«N ON, le réseau santé social n'est pas en "phase de démarrage", il est en phase de progression active et réussie », affirme Olivier Hesse, directeur général de Cegetel-RSS. Il trouve injuste la conclusion du récent rapport Babusiaux, émanant du comité consultatif pour l'agrément des applications du RSS, qui déplore le relatif sous-développement de ce réseau après deux ans et demi d'existence (« le Quotidien » du 21 mars). Pour Olivier Hesse, « le RSS, cela marche », puisqu'il est le « premier réseau » en nombre d'abonnés (33 500, dont plus de 24 000 médecins), « transporte près de 20 millions de feuilles de soins électroniques par mois » et compte « 200 grosses structures raccordées, dont 120 hôpitaux, des réseaux de soins et des réseaux ville-hôpital ». Autant de résultats que le directeur général de Cegetel-RSS juge « plus qu'honorables dans un métier difficile ».
Parmi les difficultés rencontrées par le RSS figure la procédure d'agrément pour les structures qui souhaitent se raccorder à ce réseau, bien qu'elle ait été un peu simplifiée récemment. « C'est nous, Cegetel-RSS, qui donnons le dossier d'agrément, qui aidons les candidats à le remplir et intervenons pour essayer de raccourcir les délais, c'est le comble ! », souligne Olivier Hesse. En outre, « même en cas d'agrément, nous ne pouvons rien faire si les gens ne veulent pas se raccorder au RSS », déplore le directeur général de Cegetel-RSS.
« On nous envie notre Intranet sécurisé »
Le rapport Babusiaux s'interroge également sur le manque de motivation de la moitié des fournisseurs de services et de réseaux locaux à se raccorder effectivement au réseau Intranet sécurisé, une fois qu'ils ont obtenu l'agrément ministériel. Olivier Hesse estime, d'une part, que les fournisseurs de services utilisent d'abord comme un « label » cet agrément pour le RSS. D'autre part, le coût du raccordement est peut-être dissuasif : « Les gens pensent que tout devrait être gratuit, ou du moins offert par l'Etat, mais il n'a jamais été prévu de subvention pour les raccordements », rappelle-t-il.
Enfin, et surtout, le directeur général de Cegetel-RSS note qu'aujourd'hui, du côté de l'Etat, « il n'y a pas de véritable volonté de faire avancer les choses ». Il se félicite que soient déjà raccordés l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), l'Etablissement français du sang (EFS) et l'Etablissement français des greffes (EFG), et certains services destinés aux hôpitaux (statistiques du programme de médicalisation des systèmes d'information ou e-PMSI, et statistiques d'activité des établissements). Malgré tout, selon Olivier Hesse, l'Etat pourrait utiliser davantage l'outil qu'il a lui-même créé, notamment à des fins d'alerte sanitaire. « En pleine crise de fièvre aphteuse, on pourrait se servir de cette concession publique de manière formidable », souligne-t-il.
Alors que le rapport Babusiaux préconise un développement du RSS, notamment à travers son atrium, accessible à tout public avec ou sans carte de professionnel de santé (CPS), Olivier Hesse rappelle que « la forteresse du RSS [réservée aux professionnels de santé détenteurs d'une CPS ou d'une carte équivalente, NDLR] reste la base de nos échanges (...) Sans faire d'autosatisfaction, tout le monde nous envie aujourd'hui notre Intranet sécurisé. Tant qu'il n'y aura pas eu de Tchernobyl en matière de santé, on ne se rendra pas compte que tout doit être sécurisé. Aujourd'hui, de nombreux dossiers de patients faits par des sociétés X ou Y sont mis en ligne, protégés seulement par des mots de passe classiques. Des résultats d'analyses, pourtant assez sensibles, sont envoyées quotidiennement par fax ou par Internet. Les professionnels de santé défendent le principe de confidentialité, mais ne se l'appliquent pas toujours à eux-mêmes ». Pour le directeur général de Cegetel-RSS, « le seul réseau qui assure la sécurité de A à Z », c'est le RSS.
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