CONGRES HEBDO
La perte de poids a été souvent recommandée comme traitement de première intention du reflux gastro-oesophagien (RGO). Or, jusqu'ici, les effets bénéfiques de la réduction pondérale n'avaient pas été évalués chez ces patients.
Une étude a donc été menée par S. Sengupta et coll. (Irlande) afin de préciser jusqu'à quel point une perte de poids réduit les récidives de régurgitations acides chez des patients ayant une oesophagite documentée.
Quantification du reflux acide
La pH-métrie oesophagienne, en mesurant l'exposition acide de l'oesophage, est considérée comme la méthode de référence pour le diagnostic de RGO.
Il existe un consensus pour définir un épisode de reflux acide : il s'agit d'une chute du pH au-dessous de 4 pendant une durée minimale de 10 secondes. Pour quantifier le reflux, on utilise le score composite de reflux acide de DeMeester (temps passé à pH < 4 pour tout l'enregistrement, pour les périodes nocturnes et diurnes, nombre d'épisodes de reflux, nombre de reflux de plus de 5 minutes et durée du reflux le plus long). On peut établir un lien chronologique entre la perception d'un symptôme du RGO et un épisode de reflux acide.
S. Sengupta et son équipe ont étudié 24 patients ayant un index de masse corporelle (IMC) compris entre 25 et 32 et présentant une oesophagite symptomatique par reflux gastro-oesophagien. Après confirmation du diagnostic par endoscopie et pH-métrie sophagienne des 24 heures, les patients ont été randomisés en deux groupes : 13 dans le groupe patients et 11 dans le groupe témoins. Tous les patients ont été traités par un médicament anti-acide pendant quatre semaines. En outre, le groupe patients était soumis à un régime amaigrissant, tandis que le groupe témoins continuait à manger normalement. Une perte de poids efficace était définie comme la perte d'au moins 3 kg au cours des huit semaines de l'étude.
A la fin de l'essai, la courbe de poids, le score de reflux de DeMeester et la pH-métrie des 24 heures ont été comparés dans les deux groupes de patients. Lors de l'inclusion dans l'étude, dans le groupe patients, 6 (37,5 %) présentaient une oesophagite de grade A ; chez 7 autres (43,8 %), elle était de grade B (classification de Los Angeles). Dans le groupe témoins, 7 (63,6 %) étaient de grade A, 2 (18,2 %) de grade B et 2 (18,2 %) de grade C.
Les résultats montrent que 8 patients (62 %) du groupe patients " ont perdu 3 kg et terminé l'étude avec une perte de 5,2 kg en moyenne (p < 0,05). Chez ces patients, le score de DeMeester était significativement amélioré. En revanche, le score n'a pas diminué de façon significative chez les patients n'ayant pas perdu de poids.
Ainsi, une perte de poids réduit le reflux acide chez des patients atteints d'un RGO.
Evolution du pyrosis sous IPP
Des études cliniques récentes ont utilisé, comme critère d'évaluation de l'efficacité du traitement, la disparition prolongée du pyrosis (absence de pyrosis pendant 7 jours consécutifs).
D. O. Castell et son équipe (Etats-Unis) se sont fixé pour objectif de répondre à la question suivante : chez les patients ayant une oesophagite érosive, la disparition précoce et durable du pyrosis est-elle corrélée à l'évolution de la symptomatologie ?
Ils ont ainsi étudié les données provenant de patients inclus dans une vaste étude clinique randomisée comparant les effets de l'ésoméprazole 40 mg par jour (n = 2624) à ceux du lanzoprazole 30 mg par jour (n = 2617) prescrits pendant 8 semaines.
Ils ont sélectionné les patients qui présentaient, d'une part, lors de l'inclusion dans l'étude un pyrosis et une oesophagite érosive confirmée par l'endoscopie et, d'autre part, une disparition durable du pyrosis pendant la première semaine de traitement.
Ils ont pu conclure que, dès lors que l'on a obtenu la disparition du pyrosis de façon prolongée pendant la première semaine de traitement par un inhibiteur de la pompe à protons, la plupart des patients restent indemnes de pyrosis (de jour comme de nuit) par la suite.
D'après les communications de S. Sengupta, Mayo General Hospital, Castlebar (Irlande) et de D.O.Castell, Medical University of South Carolina, Charleston (Etats-Unis).
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