L'sophagite érosive par reflux pourrait concerner la moitié des sujets explorés par endoscopie pour un reflux gastro-oesophagien (RGO) symptomatique. On sait que, en l'absence de traitement d'entretien, de 60 à 90 % des oesophagites érosives par reflux récidivent dans les six mois suivant une cicatrisation initiale, d'où l'intérêt d'un traitement d'entretien, ont rappelé les experts.
La recherche AstraZeneca s'est attachée à la mise au point d'un isomère S de la molécule d'oméprazole, antisécrétoire IPP (inhibiteur de pompe à protons), afin d'optimiser la pharmacocinétique du produit et d'en améliorer l'efficacité thérapeutique par le biais d'un contrôle accru de l'acidité gastrique.
Le pari est tenu, comme le montrent les données de deux grand essais multicentriques randomisés menés en double aveugle avec un IPP de comparaison dans le traitement d'attaque et d'entretien de l'oesophagite érosive par reflux, documentée par endoscopie.
L'essai EAZEE (D. Castell et coll.), déjà présenté à la UEGW (United European Gastroenterology Week) en octobre dernier, concerne 5 241 patients. Rappelons qu'il montre que l'ésoméprazole en traitement d'attaque entraîne un taux de cicatrisation significativement supérieur à celui du produit comparateur à quatre et huit semaines, quelle que soit la sévérité des lésions initiales. De plus, il a une action rapide sur les symptômes avec, notamment, un soulagement total du pyrosis nocturne dès le premier jour.
Le maintien de la rémission
L'essai européen METROPOLE (treize pays dont la France et la participation de l'Afrique du Sud), présenté à Bangkok, a été réalisé auprès de 1 391 patients. Il démontre la supériorité d'ésoméprazole dans le maintien de la rémission endoscopique et/ou symptomatique après cicatrisation des lésions sophagiennes, quelle que soit leur sévérité initiale. A six mois, les patients traités par ésoméprazole sont significativement plus nombreux à être soulagés (moins de pyrosis, régurgitations acides et douleurs épigastriques) et les abandons de traitement ont été moins nombreux.
Les résultats de ces deux études ont été « modélisés » (Lind T., Junghard O., Lauritsen K., Odense, Danemark) pour une prise en charge complète du RGO compliqué d'sophagite érosive. Il ressort que 77 % des patients recevant l'ésoméprazole en traitement d'attaque (40 mg/j, monoprise) et d'entretien (20 mg/j, monoprise) sont en rémission complète à six mois (66 % pour l'IPP de comparaison).
Une AMM européenne
Parmi les patients ayant des lésions plus graves (grades C et D de la classification de Los Angeles), la différence est plus accentuée : 65 % en rémission contre 43 %.
Autrement dit, si l'on considère 100 patients traités par ésoméprazole, en attaque et en entretien, et ces mêmes 100 patients traités par l'antisécrétoire de comparaison, on obtient un différentiel de 11 patients cicatrisés et maintenus en rémission. Le différentiel est de 22 patients pour les sophagites graves (C et D). En conclusion, le Pr K. Lauritsen déclare : « Avec l'ésoméprazole, 90 % des patients souffrant d'une sophagite cicatriseront avec le traitement d'attaque, et 80 % resteront en rémission. »
L'ésoméprazole (INexium), agréé par la FDA, a reçu une AMM européenne. Il sera très prochainement commercialisé en France.
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