« Dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), l’historique « pyramide » des traitements est totalement abandonnée : la stratégie actuelle est de traiter le plus tôt possible et le plus efficacement possible, afin de donner au malade toutes les chances pour l’avenir », explique le Dr Xavier Puéchal (CH du Mans), pour qui « le traitement précoce représente une fenêtre d’opportunité : la rater est une perte de chance pour le patient ». En effet des érosions articulaires sont déjà présentes à la radiographie dans 40% à 6 mois d’évolution, et dès les premières seaines à l’IRM. Les avancées thérapeutiques majeures aujourd’hui permettent d’exploiter cette fenêtre d’opportunité en traitant précocement, avec des réglages mensuels individuels du traitement, et une amélioration des stratégies thérapeutiques avec des médicaments efficaces. Parmi ceux-ci, il faut citer le méthotrexate, et les biothérapies dont les formes sous-cutanées d’administration hebdomadaire comme l’Enbrel® (étanercept) simplifient l’usage.
Trois signes à dépister
Le médecin généraliste est en première ligne pour le dépistage précoce de la PR et doit savoir interpeller sans attendre le rhumatologue pour un avis urgent devant trois signes : deux articulations ou plus gonflées, squeeze-test positif des métacarpo et tarsophalangiennes, dérouillage matinal de plus de 30 minutes, et aussi, devant toute localisation bilatérale et symétrique, ou touchant mains et poignets ou métatarsophalangiennes. Le Dr Puéchal rappelle que le taux de rémission est dix fois plus élevé si un traitement intensif est instauré précocément : « L’idéal est que le rhumatologue puisse voir en urgence le patient chez qui l’on suspecte une PR, avec un bilan prescrit immédiatement par le médecin généraliste, comprenant radio des mains et des pieds de face, VS et CRP, Anticorps anti-CCP et Facteur Rhumatoïde IgM Elisa, ainsi que des éléments de diagnostic différentiel (créatininémie, NFS, transaminases anticorps anti-noyau, bandelette urinaire et radiothorax) ».
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