ON SAIT que les recommandations internationales du groupe Gina, qui vont d'ailleurs dans le même sens que d'autres recommandations internationales ou nationales, ont fixé des objectifs très précis au traitement de l'asthme : suppression ou, en tout cas, réduction majeure des symptômes chroniques, notamment nocturnes, et des exacerbations ; suppression des visites en urgence et de l'utilisation des bêta 2-agonistes de courte durée d'action ; un débit de pointe proche de la normale avec des variations circadiennes inférieures à 20 % ; des résultats devant être obtenus avec des médicaments entraînant peu ou pas d'effets secondaires. Les recommandations de Gina et du NIH ont, par ailleurs, distingué deux niveaux de contrôle : un contrôle total, où aucun symptôme diurne et aucune utilisation des bêta 2-agonistes rapides ne sont tolérés ; et le groupe des bons contrôles, où l'on tolère moins de deux jours avec des symptômes et moins de deux jours avec quatre utilisations de bêta 2 à action rapide par semaine.
Pour le Pr Tim Clark, on devrait atteindre à moyen terme 40 % de patients totalement contrôlés et 40 % de patients bien contrôlés.
Etude Icas.
Or, on l'a vu, on est loin d'un tel résultat, comme le confirment différentes enquêtes épidémiologiques. Ainsi, le Dr P. Bellamy (Royaume-Uni) a présenté les résultats d'une étude Icas qui a porté sur 800 asthmatiques et sur 800 généralistes prenant en charge régulièrement des asthmatiques. On constate que 82 % des patients présentent, sur huit semaines, des symptômes d'asthme non contrôlés et 80 % décrivent une limitation de leurs activités quotidiennes du fait de l'asthme (en particulier, la moitié d'entre eux avouent avoir considérablement réduit leurs activités physiques).
Mais le plus grave est peut-être que ces patients sont relativement résignés : 87 % d'entre eux pensent que les traitements actuels peuvent réduire la symptomatologie, mais pas la contrôler, et 20 % avouent ne pas avoir parlé de leur asthme avec leur médecin depuis le diagnostic.
Les généralistes apparaissent également plutôt résignés : seulement 58 % d'entre eux pensent qu'il est possible d'atteindre un contrôle total des symptômes de l'asthme, en grande partie parce que les patients ne recherchent pas majoritairement une disparition totale de la symptomatologie, mais une réduction jugée « acceptable ».
Même si on peut se rassurer en constatant que les asthmes français (l'étude Icas était effectuée dans sept pays européens) sont un peu mieux contrôlés que les autres, avec « seulement » 68 % de patients non contrôlés, on mesure le chemin à parcourir pour changer les mentalités.
Les objectifs de Goal.
Dans ce contexte, on attend beaucoup des résultats de l'étude Goal (Gaining Optimal Asthmae controL), étude mise en place par le Laboratoire GSK, avec le soutien d'un comité d'experts internationaux. En effet, l'étude Goal, qui compare deux traitements - Seretide (association fixe fluticasone-salmétérol) et fluticasone seule - est la plus vaste étude mondiale jamais menée sur le contrôle global de l'asthme, avec près de 3 500 patients randomisés et suivis pendant un an. Le Pr S. Pedersen (Odense, Danemark) a souligné que la plupart des études menées dans l'asthme portent sur des critères isolés, ce qui peut conduire à surestimer le niveau de contrôle de la maladie ; un critère composé semble cliniquement plus significatif pour juger du contrôle total de la maladie, poursuit le Pr S. Pedersen.
Les résultats de Goal nous diront quel niveau de contrôle de l'asthme on peut atteindre et la proportion de patients pouvant bénéficier d'un contrôle total, tout en comparant deux stratégies thérapeutiques largement utilisées.
Symposium organisé par GSK.
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