DE NOTRE CORRESPONDANTE
PASSER d'une «biovision» à une «bioaction». Tel est le nouveau credo des organisateurs du forum mondial des sciences de la vie, créé en 1999 sous l'impulsion de l'ancien Premier ministre Raymond Barre, alors maire de Lyon, et dont la 5e édition s'ouvre dimanche. Cette année, a indiqué Philippe Desmarescaux, président du Comité exécutif, BioVision sera axé sur «la contribution des sciences de la vie à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, puisque six des huit objectifs fixés concernent directement les sciences de la vie». Un aréopage de 11 prix Nobel, de 70 experts et autres personnalités, comme la nouvelle directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan, y sont attendus. Pas moins de 1 400 participants seront rassemblés, quatre jours durant, pour engager le débat autour de trois grandes thématiques : santé, agriculture/alimentation et environnement/énergie.
Tous les sujets des sessions feront donc l'objet de discussions entre experts, scientifiques, industriels, décideurs et représentants de la société civile. Toute l'ambition affichée par BioVision se résume, en effet, à l'instauration de ce dialogue. «Nous voulons nous donner les moyens de regarder ce que les nouvelles technologies apportent à la société, en termes d'opportunités, d'espoirs, mais aussi de risques, pour que les participants puissent débattre des évolutions et discuter des nécessités réglementaires qu'il faudrait y associer», affirme Philippe Desmarescaux.
Au printemps 1999, la première édition de BioVision avait néanmoins remporté un succès mitigé : outre des sessions interdites aux journalistes, ce qui était un comble pour un forum affichant une «forte volonté de transparence dans les débats», les échanges s'étaient déroulés en pleine polémique sur les OGM. En outre, ils avaient été perturbés par des manifestations d'écologistes qui protestaient contre la faible présence des représentants de la société civile au sein du colloque.
Créer des partenariats mondiaux.
Depuis, les organisateurs affirment avoir largement ouvert ce forum, «à condition que les débats ne soient pas perturbés», souligne Philippe Desmarescaux. Ses détracteurs continuent néanmoins de penser que BioVision n'est qu'un «outil de propagande pour les biotechnologies». Les organisateurs s'attendent, cette année, à être particulièrement interpellés au cours de la session sur les nanotechnologies, puisque «des risques toxicologiques analogues à ceux liés à l'amiante sont aujourd'hui évoqués», observe le président de BioVision.
Doté d'un budget bisannuel de 5 millions d'euros, auquel les collectivités locales contribuent à hauteur de 45 %, les parrainages et les inscriptions apportant le reste, le forum 2007 donne l'occasion d'annoncer la naissance de la Fondation mondiale des sciences de la vie. «Sa vocation sera de créer des partenariats mondiaux pour le développement, de surveiller des projets durant deux ans, puis de voir si ces projets dépassent les 80% de développement», indique Pierre Erwes, directeur général de ce forum. Selon lui, près de 3 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) seraient dépensés chaque année dans les pays en développement pour des actions qui ne seraient efficaces qu'à 30 %. BioVision entend donc passer à la vitesse supérieure, en suscitant et en catalysant des projets novateurs.
Information : www.biovision.org.
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