ET UN REPORT de plus ! Après avoir été tout d’abord fixée aux 30 et 31 mars, puis au 6 avril (« le Quotidien » du 24 mars), la première réunion nationale de formation des médecins libéraux dans le cadre du plan Pandémie grippale est maintenant programmée pour le 22 avril prochain. Ainsi en ont disposé les partenaires réunis autour de Xavier Bertrand : responsables des Urml, instances ordinales (médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens), représentants des diverses professions de santé (kinésithérapeutes, infirmières, pharmaciens, etc.), Grog (groupes régionaux d’observation de la grippe). «Après des débuts un peu rudes, nous avons appris à mieux nous connaître», se félicite le Dr Pierre Monod, président de la Conférence nationale des présidents d’Urml, qui salue «le sens de la concertation manifesté par le ministre et les responsables de la Direction générale de la santé, avec un maximum de pragmatisme pour étudier les problèmes sans a priori ni dogmatisme».
Chaque Urml va maintenant choisir deux ou trois praticiens qui participeront à la réunion du 22 avril. Les critères de motivation personnelle primeront, l’expérience de formateur FMC étant jugée secondaire, puisque l’objectif est de rendre accessible à tous les professionnels de santé le contenu du kit pandémie grippale.
Un kit qui devrait parvenir comme prévu à la fin du mois à tous les médecins, confirme Xavier Bertrand, et qui s’articule autour de deux volets : l’information scientifique et l’organisation. C’est sur ce second point que portera l’essentiel de la FMC. «Sur le plan médical, explique en effet le Dr Monod, la grippe, même dans son origine aviaire, ne pose pas de difficulté thérapeutique particulière. En revanche, l’organisation des soins risque d’être davantage problématique dans la phase pandémique.»
Le président des Urml ne cache pas que les médecins auront à «cultiver une démarche d’acteurs citoyens, soit dit, sans employer de grands mots, pour éviter les réactions de panique dans la population et les épisodes qui pourraient s’apparenter à une nouvelle débâcle».
L’exemple de l’armée suisse.
De ce point de vue, le Dr Monod cite en exemple l’armée de la Confédération helvétique, «où chaque professionnel réserviste se considère comme personnellement en charge d’une grande cause nationale. Les médecins seront, davantage que les médias grand public, les vecteurs d’une information de qualité et d’un message rigoureux de santé publique».
La réflexion se poursuit cependant au sein de la délégation interministérielle sur la meilleure stratégie organisationnelle des soins à mettre en oeuvre. Alors que l’idée initiale privilégiait le maintien à domicile des patients contaminés, plutôt que leur admission à l’hôpital, on semble aujourd’hui s’orienter vers des prises en charge de type intermédiaire, au sein de structures médicalisées qui pourraient être montées dans des salles de sport ou autres amphithéâtres. Ainsi, les praticiens libéraux pourraient bénéficier d’une plus grande latitude pour s’occuper des autres patients, puisque, pendant la pandémie, fractures du col du fémur et autres infarctus du myocarde continueront de les solliciter.
Il appartiendra à chaque Urml de fixer son propre calendrier de formation, précise encore le Dr Monod, qui évalue à une vingtaine le nombre des séances qui seront organisées au sein de chaque union. L’objectif, pour répondre à l’attente jugée très forte parmi tous les praticiens, est que, d’ici à la fin de l’année, 100 % des médecins aient pu suivre au moins une séance de FMC. Le plus grand chantier jamais lancé en la matière ne s’appuie sur aucune expérience de cette envergure, ni en France ni à l’étranger.
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