De notre envoyé spécial
L' OBESITE est associée à une surmorbidité métabolique et cardio-vasculaire. Les obèses (IMC > 30 kg/m2) sont trois fois plus traités pour une dyslipidémie, quatre fois plus pour une hypertension artérielle et neuf fois plus pour un diabète de type 2 que les sujets de corpulence normale.
La perte pondérale de 10 à 15 % du poids initial permet une correction de la plupart de ces facteurs de risque. Pour le Pr Luc Van Gaal, la diminution de 30 % des graisses alimentaires, associée à une activité physique de trente minutes par jour et une perte de poids de 5 % réduisent de 60 % le risque de développer un diabète de type 2.
Les études françaises mettent en évidence l'efficacité d'Orlistat associé à une diététique modérément hypocalorique dans la perte de poids des sujets obèses avec ou sans comorbidité.
Dans une étude en double aveugle contre placebo présentée par le Pr Guy-Grand, et menée chez plus de 1 000 sujets obèses ayant des comorbidités associées, les patients perdent significativement plus de poids avec Orlistat, comparés à ceux bénéficiant du même régime et d'un placebo. Les patients les plus difficiles à faire maigrir sont les diabétiques, alors que les hypertendus et les dyslipidémiques perdent plus facilement du poids.
L'hémoglobine glyquée et le LDL cholestérol
Malgré une perte de poids plus faible, les diabétiques diminuent de 0,54 % leur hémoglobine glyquée dans le groupe traité par Orlistat comparé au placebo (- 0,18). Cinq fois plus de patients traités par Orlistat diminuent de plus de 1,5 % le taux d'hémoglobine glyquée, et plus d'un tiers d'entre eux ont un taux d'hémoglobine glyquée qui est réduit d'au moins 1 %.
La perte de poids observée chez des patients dyslipidémiques traités par Orlistat est associée à une réduction de 11,7 % du LDL cholestérol (- 4,5 % dans le groupe placebo).
Le Pr Michel Krempf (Nantes) a mis en évidence le maintien de la perte de poids à dix-huit mois chez des patients traités par Orlistat comparés aux patients sous placebo.
Les facteurs prédictifs du succès d'Orlistat dans la perte de poids sont la perte d'au moins 5 % de poids à trois mois. Dans les études des Prs Krempf et Guy-Grand, les patients qui avaient perdu plus de 10 % de leur poids corporel à six mois et à dix-huit mois se retrouvent parmi ceux qui avaient perdu au moins 5 % de leur poids initial à trois mois.
Le changement des habitudes alimentaires, associé à la prise du traitement, nécessite un accompagnement permanent qui peut être délivré par le médecin aidé par des programmes spécifiques. De tels programmes existent dans différents pays tels que l'Australie où plus de la moitié des patients traités par Orlistat sont également intégrés dans un programme d'accompagnement. C'est aussi le cas dans une moindre mesure en Allemagne, Grande-Bretagne et une dizaine d'autres pays.
Accompagnement personnalisé
Pour que ces programmes aient une chance de succès, il faut qu'ils soient d'accès facile aux patients ainsi qu'aux professionnels, et surtout personnalisés et pro-actifs. La personnalisation porte sur les objectifs de perte pondérale, sur le mode de vie et sur les besoins individuels. Le principe du programme est d'aider le patient à formuler son objectif déjà évoqué avec le médecin praticien et à l'atteindre selon les recommandations du médecin. Le programme d'accompagnement donne une aide pratique et concrète et permet de transposer dans la vie quotidienne les conseils généraux ou globaux formulés par les médecins, tels que réduire les apports lipidiques ou augmenter les apports en fibres, diversifier l'alimentation, varier les menus, avoir une activité physique, etc.
Le programme constitue aussi une motivation et un encouragement. Le médecin ne peut revoir, pour des raisons pratiques, le patient aussi souvent qu'il le souhaiterait. Les programmes d'accompagnement permettent de résoudre les problèmes rencontrés au quotidien, surtout au niveau de l'alimentation, et d'optimiser le traitement notamment en augmentant les apports des fibres alimentaires et en réduisant les graisses cachées contenues dans les repas. Lorsque les patients participent à de tels programmes, la durée de prise en charge et de perte pondérale sont doublées, avec un indice de satisfaction important du patient mais aussi du médecin qui a atteint ses objectifs.
Vienne. 11e Congrès européen d'obésité (ECO). Symposium Roche. D'après une intervention de H. Toplak (Autriche), A. Golay (Suisse), L. Van Gaal (Belgique), Williams (Royaume-Uni), P. Andersson (Suisse), B. Guy-Grand (Hôtel-Dieu, Paris), M. Krempf (Nantes).
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